Le couscous à la viande est un plat traditionnel, mais cela n’empêche pas quelques désagréables surprises…
Le gros des intoxications alimentaires ne provient pas de la restauration collective payante, à savoir les restaurants.
En période estivale, le souci émane de deux sources: les fêtes familiales et les pâtisseries. Des instructions ont été envoyées au inspections des 48 wilayas pour axer le contrôle sur ces deux aspects. Il suffit qu’une intoxication ait comme origine des plats servis pendant une fête pour que 250 personnes se retrouvent à l’hôpital.
Selon Ali Abda, sous-directeur du contrôle sanitaire et de l’hygiène alimentaire au ministère de l’Agriculture, ce ne sont pas toutes les régions du pays qui sont exposées de manière égale à ces risques. Quelques détails sont révélés par ce responsable.
Ali Abda considère que c’est dans les Aurès et en Kabylie que ce genre d’incidents est le plus répandu. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour donner une explication à ce phénomène. Mais le non-respect de la chaîne du froid est souvent à l’origine de la détérioration des produits alimentaires qui sont contaminés par des éléments toxiques. Les organisateurs de fêtes sont quelquefois de bonne foi.
Certaines sources nous ont avancé que la viande est parfois entreposée dans des réfrigérateurs sans observer les bonnes pratiques dans ce genre de manipulations. Ainsi, si les morceaux de viande sont entassés les uns sur les autres, le coeur de la masse n’est plus accessibles au froid.
Et c’est là que se forment des foyers de dangers microbiologiques. Jusqu’à présent, il y a des normes pour réglementer l’hygiène des produits alimentaires échangés dans le commerce mais qui ne s’appliquent pas lorsqu’il s’agit d’événements privés. Ce qui n’excuse pas l’absence de prudence. Les germes ne tiennent pas compte de ce genre de détails.
Les fêtes ne sont pas la seule cause des intoxications et les vulnérabilités peuvent provenir d’autres sources.
C’est pour cette raison que les professionnels qui proposent leurs produits pour être vendus dans le commerce sont tenus de ne pas s’écarter de l’observation des règles d’hygiène rendue obligatoire par différents textes dont des décrets parus cette année. Il arrive même que l’Algérie s’inspire de la réglementation européenne. C’était d’ailleurs l’objet d’un séminaire tenu hier à Alger.
L’événement a aussi été l’occasion d’aborder les expériences de certains pays comme la Belgique et le Luxembourg.
Ces épreuves ont été déclinées lors de ce séminaire par des experts à l’instar de Jean-Marie Gobeau et d’Arthur Besch.
Ils sont présents à Alger dans le cadre d’une mission d’assistance technique et d’échange d’informations au titre du programme d’appui à la mise en oeuvre de l’Accord d’association avec l’Union européenne.
Des fonctionnaires des ministères de l’Agriculture, de la Pêche et du Commerce ont assisté à ce séminaire ayant porté sur le contrôle sanitaire des produits alimentaires issus des produits de pêche.
L’objectif ultime est d’inciter les opérateurs à se mettre en conformité avec les normes européennes. Ce qui ne peut être fait sans une mise à niveau des compétences des inspections vétérinaires en matière de contrôle sanitaire.
C’est le seul moyen pour eux de pouvoir prétendre pénétrer le marché européen. Une quarantaine d’opérateurs sont recensés. Grâce à eux, ce sont 1500 tonnes de poisson qui sont exportées vers l’Europe.
La pêche est le produit du travail de six navires agréés.
Mais il n’y aura pas que les Européens qui bénéficieront de ces règlements. Rien n’empêche le marché local de s’inspirer des normes des autres pays pour proposer des produits sains aux Algériens.
Rien que pour le poisson, il est constaté quotidiennement que ce produit est proposé à même le trottoir.
Il est temps pour le ministère de la Pêche d’installer des halles. Selon Ali Abda, sous-directeur du contrôle sanitaire et de l’hygiène alimentaire, ce n’est pas cette absence de structure qui empêche les vétérinaires de s’assurer de la salubrité de ces produits.
Si l’Union européenne exige des normes strictes avant d’admettre des produits alimentaires sur les territoires des pays membres, il est tout aussi opportun que l’Algérie se mette à contrôler davantage son marché intérieur.
La prochaine offensive semble avoir comme cible la réduction des risques relatifs à la consommation des gâteaux vendus en boulangerie. Ils sont parmi les aliments consommés par des milliers de citoyens sans qu’ils ne soient toujours assurés que les laboratoires de fabrication répondent aux normes.
Ahmed MESBAH