Une dizaine d’entreprises privées ont déposé, en 2019, des lettres d’intention pour entrer en Bourse, qui suscite désormais un «engouement» auprès des PME, a indiqué dimanche le président de la Commission de surveillance en opérations de Bourse (COSOB), Abdelhakim Berrah.
Il s’agit de neuf (9) Petites et moyennes entreprises (PME) et d’une (1) grande entreprise, «ALMAG», qui est spécialisée dans la production de la margarine et ses dérivés, a expliqué M. Berrah dans un entretien accordé à l’APS.
Les PME postulantes sont la société «S-five», activant dans le traitement des eaux usées, «Nopal Algérie» (cosmétiques), «UFMATP» (matériel detravaux publics), «ALG» (agroalimentaire) et «Casbah» (vinaigrerie).
Les dossiers de quatre autres sociétés sont encore «au stade de maturation», selon M. Berrah.
Cependant, ces PME, qui disposent d’une comptabilité conforme, souffrent d’une incapacité, de par leur petite taille, à répondre aux besoins du marché, ainsi que d’un manque de financement.
L’entrée en Bourse, en décembre 2018, de la première PME «AOM Invest», avait suscité un intérêt pour ce marché chez d’autres entreprises de cette catégorie.
Cet «engouement» a été également encouragé par l’effort de communication et de sensibilisation déployé par la SGBV et la COSOB auprès des PME et des chambres de commerce.
S’agissant des conditions d’entrer en Bourse, M. Berrah a précisé qu’il s’agit notamment de se transformer en SPA (Société par actions) pour pouvoir ouvrir son capital à 10% au minimum, répartis sur trois investisseurs institutionnels ou 50 actionnaires personnes physiques (grand public),
Les publiques doivent donner l’exemple
La société postulante doit surtout, a-t-il dit, faire preuve de «discipline» dans la gestion. Par conséquent, elle doit être transparente, en fournissant, à son entrée, toute l’information sur son historique et sa situation financière et en divulguant régulièrement, une fois cotée, ses résultats ou tout évènement susceptible d’intéresser ses actionnaires.
Cependant, malgré l’engouement de certaines sociétés privées, le «désintérêt» des entreprises pour le marché boursier reste «très marqué», a-t-il déploré.
Selon M. Berrah, sur quelque 3 millions de sociétés actives en Algérie, dont 700.000 PME, la Bourse d’Alger, après plus de 20 ans d’existence, ne compte que six entreprises: Saidal, El Aurassi (publiques), Alliance Assurances, NCA Rouiba, Biopharm et AOM Invest (privées), avec une capitalisation boursière autour de 45 milliards DA seulement.
Même si les origines de ce désintérêts sont diverses, M. Berrah estime que «l’absence de grandes entreprises publiques de ce marché en constitue l’origine principale».
A trois reprises, l’Etat a fixé des listes d’entreprises publiques à introduire en Bourse. Et à chaque fois, «du fait de l’embellie financière, pour changement de cap ou pour d’autres considérations, l’Etat faisait marche arrière», a-t-il regretté.
Sur les facteurs ayant conduit à «l’échec» de la démarche d’introduction des entreprises publiques en bourse, M. Berrah évoque, outre les surliquidités financières enregistrées ces dernières années, l’option du partenariat public-privé, annoncée avant d’être abandonnée à son tour.
«Peut-être aussi que les gestionnaires publics n’ont pas bien compris le rôle de la Bourse», a estimé le président de la COSOB.
APS