Le taux de réussite au Bac aurait été, n’était-ce la grève des enseignants, de l’ordre de 70%. Le rappel 2009 sera bel et bien versé aux enseignants en septembre. Les enseignants de Tamazight n’ont pas le Bac…ils doivent passer par l’université.
Une inspection pédagogique sera mise en place pour étudier le cas des wilayas ayant obtenu des résultats faibles au baccalauréat cette année. Voilà en somme les quelques mots de Benbouzid, lundi dernier, à Alger lors d’une cérémonie organisée au profit des lauréats du Bac.
L’enseignement de la langue amazighe peine toujours. Introduit dans le système éducatif depuis septembre 1995 en tant que langue à part entière, les choses n’ont pas évolué depuis, d’un iota.
Constat : Les enseignants trouvent toutes les peines du monde à accomplir leur travail dans les meilleures conditions pédagogiques possibles. Ils estiment que Tamazight ne bénéfice pas du même intérêt que les autres matières de la part du ministère de l’Éducation nationale.
En d’autres termes plus clairs,Tamazight est lésée. Les enseignants sont mal considérés par rapport à leurs collègues des autres matières. Et l’illustration la plus parfaite est leur statut qui les qualifie de « chargés de l’enseignement de la langue amazighe ».
S’agissant de leurs revendications, celles-ci s’articulent autour de l’introduction de cette langue dans l’examen de fin du cycle primaire mais, surtout, le relèvement de son coefficient de 2 à 3 pour les classes d’examen, une meilleure considération de la langue.
À cela s’ajoutent la régularisation de leur situation et l’intégration, sans ségrégation aucune, dans leurs postes respectifs. Pour faire valoir leurs doléances, ils n’écartent pas l’éventualité d’une action de protestation, si aucune réponse n’est donnée à leur appel.
Il faut dire que ces derniers ont interpellé, à plusieurs reprises, le ministère sans pour autant arriver à « ramener le département de Benbouzid au bon sens » à même de permettre d’en finir avec ce bras de fer. En tout, elles sont sept (7) lettres ouvertes dont la dernière a été adressée dimanche dernier, au niveau du ministère.
Le premier responsable, quant à lui, s’est montré, ce lundi, catégorique déclarant que ces enseignants se doivent d’être titulaires d’une licence en la matière. Faute de quoi, aucune intégration ne sera accordée. Selon lui, les choses sont « claires comme l’eau de roche » : « les enseignants de Tamazight doivent impérativement passer par l’université. Aujourd’hui, la donne a changé dans notre secteur.
Tout enseignant doit être titulaire d’une licence ou plus pour pouvoir postuler à un poste d’enseignant», a-t-il souligné. Idem pour les enseignants contractuels qui réclament, depuis des années, leur intégration définitive dans le corps enseignant. Benbouzid a fait savoir que ces derniers doivent passer le concours de recrutement s’ils veulent être intégrés.
Précisons dans cette optique qu’une rencontre est prévue pour aujourd’hui entre le Conseil national des enseignants contractuels et le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Boubekeur Khaldi. Il sera débattu de la situation de ces derniers et les modalités du prochain concours de recrutement, prévu en septembre.
LE RAPPEL DES ENSEIGNANTS SERA VERSÉ EN SEPTEMBRE
Le ministre de l’Éducation rassure : la dernière tranche du rappel 2009 des enseignants sera versée en septembre prochain. Point d’annulation de la démarche.
Les enseignants et tous les fonctionnaires concernés par le rappel toucheront ainsi leur dû dans les délais prévus auparavant.
Voilà une nouvelle qui réjouira certainement les enseignants et les syndicats autonomes qui commençaient à s’inquiéter après la toute récente instruction du Premier ministre indiquant le report, pour motif de manque d’argent, du versement. Pour Benbouzid, il n’y a plus de problème nommé rappel et que c’estde la pure invention de certaines parties mal intentionnées voulant, une nouvelle fois, créer la zizanie au sein du secteur.
Il dira, histoire de donner plus de poids à ses dires, que son ministère était le seul département à avoir procédé à l’augmentation des salaires, à promulguer le régime indemnitaire et le seul également, à avoir procédé à la promulgation des statuts particuliers.
Il convient de souligner, dans ce sillage, que le Premier ministre avait adressé récemment une instruction aux syndicats autonomes leur indiquant que leur rappel de 2009 ne sera pas versé qu’à partir de mai 2011 au lieu de septembre 2010.
Une instruction qui n’a pas laissé de marbre les partenaires sociaux qui à l’unanimité l’ont qualifiée de mépris envers les fonctionnaires et d’une provocation de trop. Mieux encore, ces derniers ont d’emblée souligné que si les choses ne changent pas d’ici la rentrée scolaire prochaine, le recours à la protestation deviendrait alors inévitable.
Les mêmes syndicats estiment que les pouvoirs publics mais surtout le ministère de tutelle se doivent de respecter leurs engagements quant à cette question d’une importance capitale pour les fonctionnaires. Les syndicalistes n’avaient pas cru à l’argument du manque d’argent évoqué avec insistance par le Premier ministre, soutenant que le pays est assis sur une manne financière importante et que l’excuse ne tient pas la route.
MOBILIS EXCLU
C’est fini. La sentence est tombée. La décision est prise : L’opérateur de téléphonie mobile Mobilis n’aura plus, à partir de l’année prochaine, l’exclusivité d’annoncer les résultats du Bac. L’annonce a été faite par Boubekeur Benbouzid. Le premier responsable de l’éducation a indiqué que cet opérateur n’aura plus le droit de diffuser les résultats à partir de l’année prochaine.
Ces derniers seront l’apanage exclusif du ministère de l’Éducation, a-t-il affirmé. « En vérité, moi-même, j’étais mécontent de la manière avec laquelle cet opérateur avait procédé dans son annonce des résultats cette année. « Ce genre d’expérience n’est pas fructueux, d’où l’impérieuse nécessite d’y mettre fin. Je le dis aujourd’hui que ce dernier (Mobilis) n’aura plus le droit de communiquer les résultats à l’avenir », a-t-il déclaré.
Et de préciser sur ce qui s’est passé cette année quand cet opérateur avait diffusé de fausses informations concernant l’identité des élèves ayant obtenu le Bac, dont son département se dédouane et n’en assumera point la responsabilité. Benbouzid a, par la suite, déclaré que, dorénavant, c’est uniquement les établissements scolaires qui auront le droit d’annoncer les résultats finaux.
Il faut dire que certains pédagogues n’ont pas omis de fustiger l’annonce des résultats via cet opérateur, considérant que l’opération est purement commerciale dont l’objet n’est autre que de « spolier» davantage les parents d’élèves qui, conjoncture oblige (connaitre les résultats de leurs enfants) ne pouvaient pas s’en passer. D’ailleurs, ces derniers ont réclamé à moult reprises à ce qu’on mette fin à cette procédure. Le temps et Benbouzid leur ont donné raison
TAUX DE RÉUSSITE AU BAC : N’ÉTAIT-CE LA GRÈVE…
Pour ce qui est, enfin, des résultats du Bac cette année, le même responsable s’est félicité du taux de réussite estimant que, n’était-ce la grève des enseignants et les perturbations qui ont caractérisé cette année, le « score » aurait été meilleur et aurait pu atteindre facilement la barre des 70%.
Sauf que l’argument de Benbouzid n’a pas pu convaincre, pour autant les enseignants qui soutiennent que la grève a eu pour effet d’augmenter le taux de réussite et que sans cette dernière le taux n’aurait pas dépassé les 47%. Ils expliquent que les sujets des examens étaient faciles pour les candidats du fait qu’ils étaient tous tirés du premier et du deuxième trimestres, ce qui fait que l’évaluation des élèves n’a été faite que sur 60% du programme.
Un avis que partagent bien les lauréats des examens, du moins ceux interrogés ce lundi. Ils ont tous souligné que les sujets ont été abordables. Concernant maintenant les wilayas ayant enregistré un faible taux de réussite, le premier responsable de l’éducation nationale compte prendre le taureau par les cornes afin de rattraper le retard enregistré dans ces régions.
C’est ainsi qu’il a annoncé la mise en place d’une inspection pédagogique qui aura pour mission principale d’étudier la situation. Reste que, soutient Benbouzid, les parents d’élèves dans ces wilayas sont pour quelque chose dans ces résultats. Et ce, pour la simple raison qu’ils n’ont pas joué convenablement leur rôle, celui de suivre leurs enfants.
C’est pourquoi, le ministre a appelé ces derniers à se constituer en associations, et ce, à partir de la prochaine année scolaire dont le coup de starter est prévu pour le 13 septembre.
Amokrane Hamiche