Investir dans la culture, une nécessité inéluctable pour diversifier les revenus de l’économie nationale

Investir dans la culture, une nécessité inéluctable pour diversifier les revenus de l’économie nationale

Créer une entreprise pour exercer une activité culturelle est un modèle peu répandu en Algérie. Pourtant la culture est un véritable terreau pour entreprendre.

Que ce soit dans le domaine cinématographique, musical ou encore d’animation la start up culturelle produit du savoir qui peut être consommée à grande échelle dans notre société.

C’est pourquoi l’événement « Cultur’Up » a consacré une journée d’étude et d’information sur l’industrie culturelle pour la promotion du profil « artiste-entrepreneur » à travers l’incitation à la création d’entreprise culturelle.

Organisé au palais de la culture vendredi matin, conjointement par la direction des activités culturelles et la direction de l’industrie et des mines de la wilaya d’Alger, « Cultur’Up » a compté la participation de plus de 300 personnes avec une forte participation de jeunes universitaires.

L’ouverture des travaux de cette journée a été marquée par l’allocution du ministre de la culture Azzedine Mihoubi, qui a rappelé l’objectif de cet événement qui se veut « une journée de sensibilisation et d’incitation à la création d’entreprises culturelles » ajoutant que celle-ci est « un vecteur de développement économique et une alternative à la de création de richesses ».

Parmi les intervenants, des représentants des deux ministères de la culture et de l’industrie ainsi que des experts dans le domaine culturel, ont apporté leur contribution à la réflexion notamment sur ce rapprochement entre la culture et l’industrie.

À ce sujet M.Lalaoui expert dans le domaine de l’industrie créative culturelle estime que « la culture est sensible, l’industrie est complexe, associé les deux ne sera pas un exercice anodin et pour cause ces deux domaines se sont rarement côtoyés en Algérie » néanmoins cette initiative à toutes les chances de parvenir à un résultat tangible « tous les instruments nécessaires à la mise en place d’une réelle industrie culturelle sont réunis, un financement intéressant, un encadrement et des mécanismes d’appui et d’accompagnement qui permettront aux jeunes porteurs de projets de créer leurs entreprise ».

Il rebondi sur la question de l’accompagnement et l’encadrement des jeunes chefs d’entreprise pour souligner leur importance. Cette dernière, selon lui, a été négligé par les différents dispositifs de financement « si l’expérience ANSEJ n’a pas encore réalisé les objectifs escomptés cela revient au manque d’accompagnement des jeunes.

Les projets portés par ces jeunes ne manquent pas d’ambitions, mais ils n’ont pas les qualifications requises pour être un chef d’entreprise qui est à l’origine de la courte existence de certaines entreprises ».

Cet expert informe les jeunes qu’il existe en Algérie des centres de facilitation et des pépinières d’entreprises où peuvent mûrir des idées de projets culturels. Même si elles ont souvent été axées sur l’aspect industriel de la création d’entreprise elles doivent désormais s’intéresser davantage aux projets artistiques.

Pour sa part Mebarek Abd El Ghani directeur au ministère de l’industrie a indiqué que la promotion de l’entreprises culturelle implique l’engagement de différents acteurs notamment les représentants des différents dispositifs d’accompagnement, les banques et les directions nationales et régionales des deux ministères.

Des activités vitales de par leur contribution à l’économie du pays et leur rôle social selon M’barek Abd El Ghani.

Zoom sur l’expérience d’une entreprise culturelle

Les participants ont pu écouter quelques témoignages d’expérience « réussi » dans le domaine de entrepreneuriat culturel. Des expériences pour la plus part « enrichissantes » mais pas pour autant  » évidentes ».

Fayçal Hammoum fait partie de ces jeunes qui ont tenté le pari et miser sur la culture. Il est producteur associé à « Tahla Films » production, une entreprise crée il y a 5 ans. Ce jeune producteur se dit « chef d’entreprise par défaut », après des études en France lui et son associé Yacine Bouaziz reviennent en Algérie.

Ils souhaitent créer des films « au départ nous voulions faire de la production cinématographique, pour cela il fallait qu’on ait des autorisations de tournages, on nous apprend que pour obtenir ces autorisations il fallait créer son entreprise » encourageant ainsi les jeunes à entreprendre sans craintes.

Depuis « Tahla Films » production a fait du court métrage, du moyen métrage, du documentaire, et des émissions télévisées.

Des films qui ont beaucoup voyagé et ont été primé à plusieurs reprises et dans différents pays.

Seulement en Algérie ces films n’ont pas d’audience car les moyens pour atteindre le public sont quasi inexistants, explique ce jeune producteur. « Le film a une vie qui est entretenue par sa diffusion à la télévision et dans les salles de cinéma. Aujourd’hui en Algérie il n’y a pas de télévision qui achète ces films et on manque cruellement de salles de cinéma ». Il conclut en précisant que si le public algérien consomme du DVD, il consommera les places de cinéma.