Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, qui a présenté, hier, le Projet de loi régissant les activités des hydrocarbures devant la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation, a pour la première fois fait le bilan des quatre derniers appels d’offres internationaux lancés depuis 2008.
Le résultat est bien évidemment décevant ; une des raisons qui ont motivé les derniers correctifs apportés à la loi sur les hydrocarbures, en 2013 et en 2019, dont le nouveau texte est actuellement en discussion au sein de la chambre haute du Parlement. Contrairement aux précédents amendements apportés à la loi de 1986, qui étaient pour le moins fructueux, les correctifs apportés à la loi fondamentale régissant l’investissement dans le secteur depuis 2005 n’ont pas permis de capter les investisseurs, a laissé entendre le ministre de l’Energie. Ce dernier, chiffres à l’appui, a rappelé que les amendements introduits par la loi de 1991 sur la loi promulguée en 1986 ont permis d’attirer près de 30 partenaires étrangers et de signer quelque 50 contrats de prospection et de production. Soulignant la découverte en outre de 50 gisements, il a fait savoir que cet essor a commencé, depuis 2005, à reculer faute de nouveaux contrats conclus dans le cadre du partenariat. Les quatre derniers appels d’offres internationaux dans le domaine des hydrocarbures, lancés depuis 2008, se sont soldés par un échec cuisant. Sur un total de 67 blocs soumis à la concurrence, depuis 2008, l’Algérie n’a reçu que 19 offres et conclu 13 contrats seulement, a indiqué Mohamed Arkab, qui a souligné que conséquemment à cette situation, les charges financières relatives à l’exploration sont assumées par Sonatrach seule. La nouvelle loi sur les hydrocarbures, en discussion actuellement au Conseil de la Nation, après avoir été validée par l’Assemblée populaire nationale, se veut une réponse à cet état de
désinvestissement dont souffre l’amont pétrolier et gazier depuis maintenant plusieurs années. Selon les données officielles, Sonatrach a réalisé ces dernières années quelque 150 nouvelles exploitations pétrolières qui n’ont pas été explorées en raison du manque de rendement et vu les grands risques qu’elles peuvent faire encourir à cette compagnie qui nécessite environ 2 milliards de dollars annuellement comme investissement Amont. Ne dépassant pas les 30%, le taux de rendement dans l’activité d’extraction est qualifié de faible, dans la mesure où sur les 100 puits, l’on trouve du pétrole que dans 30 puits par moyenne. Cette situation impose à Sonatrach la recherche de nouveaux partenariats afin d’exploiter les découvertes réalisées ainsi que pour améliorer le rendement des plateformes, dont le groupe public ne détient pas les nouvelles technologies en la matière. Sonatrach est en quelque sorte sérieusement mise en demeure par une situation qui vire au rouge vermeil. Le groupe public des hydrocarbures fait face à une crise énergétique structurelle qui se profile à l’horizon 2030, en raison d’une réduction de l’offre énergétique du pays contre une forte hausse de la consommation interne. Le responsable du groupe en charge de la rédaction de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, Toufik Hakkar, a indiqué que «les études démontrent que l’Algérie connaîtra, à l’horizon 2030, un déficit structurel entre l’offre et la demande énergétique, pouvant l’empêcher de répondre à la demande locale sur l’énergie ». Dès 2025 déjà l’Algérie pourrait faire face à une réduction sévère de ses recettes en devises en raison du recul des exportations des hydrocarbures. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab a déclaré, mardi 29 octobre dernier, devant la Commission des affaires économiques à l’Assemblée populaire nationale (APN) que «60% des réserves initiales d’hydrocarbures du pays étaient épuisées». Il a précisé que cette situation résultait de la hausse de la consommation locale et de l’exportation.
Hakim Ould Mohamed