Investissements émiratis en Algérie : Le feu vert du gouvernement

Investissements émiratis en Algérie : Le feu vert du gouvernement

Cela pousse les Emirats à redynamiser leurs investissements en Algérie, après une période d’hésitation qui s’est soldée par la fermeture du bureau d’Eemar en Algérie en juillet 2009.

Une nouvelle page s’ouvre dans les relations économiques entre l’Algérie et les Emirat arabes unis. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre émirati de l’Economie, Soltan Bensaïd Al Mansouri. Dans une déclaration accordée à l’Agence de presse officielle des Emirats, il a clairement évoqué l’engagement des hautes autorités du pays de «lever les obstacles pour nos projets d’investissement en Algérie». Un engagement révélé la semaine passée par Ahmed Ouyahia qui a rencontré Al Mansouri à Alger. Cela pousse les Emirats à redynamiser leurs investissements chez nous, après une période d’hésitation qui s’est soldée par la fermeture du bureau d’Eemar en Algérie en juillet 2009.

Le partenaire de l’Algérie n’a pas apprécié les nouvelles mesures concernant l’investissement et le commerce extérieur, prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, notamment l’obligation faite aux investisseurs étrangers d’ouvrir leur capital à 51% pour le partenaire local. Mais les choses semblent avoir évolué entre-temps.

Les Emirats viennent d’arracher un acquis très important, «une exception» qui leur permet d’échapper aux restrictions faites sur les investissements étrangers. Une exception révélée mercredi dernier par le ministre des Finances M.Karim Djoudi, qui, à une question sur l’impact des nouvelles mesures d’investissement sur les activités des investisseurs émiratis, a indiqué que «tous les projets concernés, y compris ceux en cours d’examen, ont été déclarés avant la promulgation de ces mesures.»

En termes plus clairs, les déclarations des investisseurs émiratis ont reçu un feu vert de la part des instances politiques du pays. Le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, a invité, mercredi à Alger, les investisseurs émiratis à contribuer à la mise en oeuvre des programmes d’investissements publics inscrits au titre du prochain programme quinquennal auquel une enveloppe financière de l’ordre de 288 milliards de dollars a été affectée. Al Mansouri a annoncé la signature d’un accord bilatéral portant sur la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Al Mansouri a indiqué qu’il a été convenu d’organiser des forums spéciaux sur la finance dans les deux pays et d’échanger des informations sur la législation en matière d’investissement.

Des journées d’information seront organisées à Dubai dans les semaines qui suivent pour expliquer les perspectives d’investissement en Algérie, et présenter la législation algérienne dans le domaine. Al Mansour a révélé qu’Ouyahia a proposé de tenir la première réunion entre les Emiratis et l’Algérie Bisness Concul au cours de la seconde moitié de l’année.

La partie algérienne a présenté une proposition pour un protocole d’entente visant à contrôler les pratiques de concurrence illégale et une autre à renforcer la coopération dans le domaine de la protection des consommateurs et de lutter contre la fraude commerciale.

Al Mansouri a déclaré: «Nous avons convenu d’organiser des visites d’échange et des expositions commerciales et des forums et de fournir des mécanismes pratiques pour supprimer tous les obstacles auxquels font face le commerce et l’échange d’informations sur les législations et les lois relatives au commerce extérieur dans les deux pays.» Al Mansouri a souligné l’importance de développer les exportations des deux pays en signant un protocole d’entente entre l’Agence nationale algérienne pour le commerce extérieur pour le développement, et l’Etablissement de Dubaï pour le développement des exportations.

Les deux parties ont convenu de points de contact pour échanger des informations sur la question des exportations.

La réunion a également porté sur la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, l’environnement, les finances, l’énergie, les douanes, les télécommunications et l’industrie.

Achira MAMMERI