Deux kamikazes ont tué dimanche 48 membres des forces de sécurité irakiennes à l’ouest de Bagdad, ce qui illustre la persistance des violences dans un pays plongé dans une crise politique, en plein retrait des forces américaines de combat.
Quatre mois après les législatives, l’Irak n’a toujours pas de nouveau gouvernement, une situation qui préoccupe Washington, qui préférerait que ses troupes de combat quittent un Irak politiquement stable, alors que le pays est loin d’être apaisé sur le front de la sécurité.
Dimanche, l’attentat le plus meurtrier a eu lieu vers 08H30 (05H30 GMT) quand un kamikaze s’est fait exploser au milieu de miliciens sunnites venus toucher leur paie dans une base militaire de Radwaniya, une localité à majorité sunnite à 25 kilomètres à l’ouest de Bagdad. Au moins 45 personnes ont été tuées et 46 blessées, selon des sources au sein des ministères de la Défense et de l’Intérieur.
«Des centaines de membres des Sahwa étaient regroupés dehors à proximité de l’entrée de la base», a déclaré sur place à l’AFP un officier de l’armée irakienne, qui a refusé que son nom soit cité.
«Le kamikaze s’est fait exploser au milieu de l’attroupement», a-t-il ajouté, précisant que les militaires faisaient généralement entrer ces miliciens connus sous le nom de «Sahwa» (Réveil) par groupes de dix pour les payer. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier en Irak depuis le 10 mai, quand quatre voitures piégées avaient successivement explosé sur le parking d’une usine de textile de Hilla, à 95km au sud de Bagdad, au moment de la sortie des ouvriers. L’attaque avait fait au moins 53 morts et 157 blessés.
Deux heures après l’attentat de Radwaniya, un autre kamikaze s’est fait exploser dans un bureau des Sahwa à Qaïm, à 340 km à l’ouest de Bagdad, près de la frontière syrienne, selon une source policière.
Deux miliciens et un policier ont péri, et six personnes ont été blessées, dont deux policiers. Formées d’ex-insurgés ralliés à la lutte contre Al-Qaïda, les Sahwa ont joué un rôle clé dans la baisse globale des violences en Irak, selon une stratégie américaine qui a débuté fin 2006 dans la province d’AlAnbar (ouest), avant d’être reproduite dans la majorité des provinces sunnites d’Irak.