Iran : début de la procédure de validation du gouvernement

Iran : début de la procédure de validation du gouvernement

Téhéran – Le Parlement iranien a entamé lundi la procédure pour le vote de confiance des dix-huit ministres présentés par le président Hassan Rohani, qui doit avoir lieu mercredi prochain.

Cette procédure présente plusieurs étapes: le président Rohani doit tout d’abord présenter son programme et défendre les ministres de son choix. Puis cinq députés vont intervenir pour défendre le gouvernement, et cinq autre comme adversaires. Les partisans et les adversaires de chaque ministre interviendront ensuite, avant le vote de confiance.

Le Parlement doit voter la confiance individuellement pour chacun des ministres.

Ces derniers jours les ultraconservateurs ont critiqué plusieurs ministres, notamment ceux de l’Education, de la Science et des universités, du Logement et du Pétrole pour leur rôle dans les manifestations qui avaient suivi la réélection contestée de l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad en 2009.

Ces quatre hommes étaient en effet membres de la campagne du candidat réformateur Mir Hossein Moussavi, qui avait dénoncé des fraudes massives et appelé ses partisans à descendre dans la rue. Il est, tout comme Mehdi Karoubi, l’autre candidat réformateur de l’époque, en résidence surveillée depuis février 2011.

Le député conservateur Attollah Hakimi, a dénoncé «la présence des dirigeants du complot» (mouvement de protestation de 2009, ndlr) et «l’âge avancé» des ministres dans le gouvernement proposé par M. Rohani.

Mais un grand nombre de députés se sont inscrits pour défendre les membres du gouvernement dans les débats, ce qui devrait faciliter le vote de confiance.

Dans son discours aux parlementaires lundi, M. Rohani a affirmé que sa priorité était de régler la crise économique et celle du programme nucléaire afin d’obtenir la levée des sanctions occidentales qui frappent durement l’économie du pays.

Les exportations et les revenus pétroliers ont chuté de moitié depuis un an. Les sanctions bancaires empêchent également l’Iran de rapatrier ses pétrodollars, ce qui a provoqué une chute de la valeur de la monnaie iranienne et une inflation d’environ 40%.

«Nous savons tous que notre pays se trouve dans une situation sociale et économique difficile et les pressions internationales ont aggravé ces problèmes», a déclaré M. Rohani.

Les sanctions visent «à limiter ou fermer les canaux d’échanges du pays avec l’extérieur», a affirmé M. Rohani en dénonçant «la méthode utilisée par les pays occidentaux (…) qui prennent en otage les besoins élémentaires de la société» pour faire pression sur l’Iran afin qu’il cède sur son programme nucléaire controversé.

Il a ajouté que «dans le domaine de la diplomatie, le gouvernement allait tenter de régler ce défi international tout en défendant la volonté de la nation» de défendre ses droits nucléaires.

M. Rohani avait déclaré, la semaine dernière, lors de sa première conférence après sa prise de fonction le 4 août, qu’il allait engager des «négociations sérieuses sans perte de temps» avec les grandes puissances pour régler la question nucléaire sans céder sur les «droits indéniables» de l’Iran notamment en ce qui concerne l’enrichissement d’uranium.