Un nouveau rapport, établi par la mission du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, a directement accusé Israël de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité lors de son agression les mois de décembre et janvier derniers contre la population palestinienne de la bande de Ghaza.
«Des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité ont été commis par les forces armées israéliennes», a indiqué mardi soir Richard Goldstone, président de la mission onusienne, chargée d’enquêter sur les multiples violations du droit humanitaire international par Israël à Ghaza.
Dans le texte qu’il a présenté à New York, M. Goldstone a affirmé que «les opérations militaires d’Israël à Gaza ont visé la population de Gaza dans son ensemble, en application d’une politique globale visant à la punir et par l’utilisation d’une force disproportionnée», précisant que l’Etat sioniste «ne s’est pas entouré de précautions nécessaires requises par le droit international pour limiter les pertes en vies humaines, les blessures occasionnées aux civils et les dommages matériels».
«Il y a eu de nombreux cas d’attaques délibérées contre des civils ou des édifices civils [individus, familles, maisons, mosquées] en violation du principe de distinction inscrit dans le droit humanitaire international, avec pour résultat des morts et des blessures graves. Des attaques ont aussi été lancées par Israël avec l’intention délibérée de répandre la terreur parmi la population», a ajouté le rapport de l’enquête que l’Etat sioniste conteste comme il a déjà contesté tous les rapports d’enquêtes accablantes sur la même question, établi par différentes ONG internationales présentes sur le territoire ghazaoui.
Ces ONG, à l’exemple de Human Rights Watch ou encore le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont été confortées par les résultats de l’enquête menée par l’ONU concernant notamment la nature des armes utilisées par les soldats de Tsahal lors de l’agression contre la bande de Ghaza pendant trois semaines.
La mission du Conseil a confirmé l’utilisation par Israël du phosphore blanc lors de ses attaques aériennes. «Les tirs d’obus au phosphore blanc sur les installations de l’UNRWA [l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, ndlr], la frappe intentionnelle sur l’hôpital Al Qods à l’aide d’obus explosifs et au phosphore, l’attaque contre l’hôpital Al Wafa étaient des violations du droit humanitaire international», a ajouté Richard Goldstone.
Contrairement à ce que voulait faire croire l’Etat hébreu, ce n’est pas le Hamas palestinien qui a utilisé la population comme «bouclier humain», mais c’est plutôt les soldats israéliens qui ont également menacé de mort des civils palestiniens lors des interrogatoires pour en tirer des informations.
Ce qui constitue, au regard du missionnaire onusien «une violation de la 4e Convention de Genève». Pour conclure, la mission a affirmé n’avoir trouvé aucune preuve indiquant que la mosquée ayant fait l’objet d’un raid israélien ait utilisée à des fins militaires par le Hamas ou quelconque groupe de résistants palestiniens. Suite à la publication de ce rapport, le Hamas palestinien a appelé la communauté internationale à traduire en justice les dirigeants israéliens coupables de ces crimes.
«Après ce rapport explicite, la communauté internationale doit faire traduire les dirigeants de l’ennemi sioniste comme criminels de guerre devant la Cour pénale internationale (CPI)», a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, dans un communiqué.
«Nous mobiliserons nos amis à l’ONU, notamment les Etats-Unis et divers pays européens, pour que ce rapport soit purement et simplement enterré», a riposté à la radio militaire le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon.
Lyes Menacer