L’état sioniste a lancé, hier à l’aube, un raid sanglant contre des bateaux d’aide humanitaire qui tentaient de briser le blocus de la bande de Ghaza, faisant 19 morts et près de 40 blessés. Bénéficiant d’une impunité totale, les sionistes n’ont pas hésité une seconde à tirer sur des ambulances.
Car, en tirant sur les humanitaires qui se trouvaient sur le pont du bateau amiral turc aux commandes de la flottille de la Liberté, les criminels de cette sale guerre sioniste ne peuvent prétendre avoir attaqué autre chose que des «ambulances flottantes» qui se sont portées au secours de 1 800 000 personnes souffrant d’un blocus criminel depuis plus de quatre ans.
Les membres du mouvement Free Ghaza, à l’origine de ce convoi international de six navires, dont un bateau algérien, chargés de vivres et de médicaments, ont été attaqués par un commando israélien dans les eaux internationales.
Une pure action de piratage faisant fi de toutes les conventions internationales, notamment l’article deux de la convention de Genève réglementant l’usage des eaux internationales. Pas moins de dix-neuf personnes ont été tuées, selon la chaîne de télévision qatarie El Jazira, alors qu’on compte près de 40 blessés. Israël a non seulement tiré sur une foule désarmée mais endormie. Tel-Aviv a eu, après, le culot de justifier son énième bain de sang par une prétendue attaque des humanitaires.
Une version démentie par ceux qui étaient à bord des navires. «Sous le couvert de l’obscurité, les commandos israéliens ont sauté d’hélicoptère sur le cargo turc Mavi Marmara et commencé à tirer au moment où ils ont touché le pont», selon des témoins de l’assaut israélien contre la flottille humanitaire internationale.
Ces récits, recueillis par les agences de presse grâce à d’ultimes communications téléphoniques avant que l’armada ne soit réduite au silence par les sionistes, contredisent totalement la version des autorités israéliennes.
«Ils ont tiré directement sur la foule de civils endormis», a accusé le mouvement Free Ghaza, dans un communiqué diffusé sur son site Internet, après l’abordage du Mavi Marmara, le «navire amiral» turc du convoi.
Le Mavi Marmara transportait 600 personnes, dont des parlementaires européens. Greta Berlin, l’une des porte-parole du Mouvement, a dit avoir été informée de dix décès par un avocat israélien. Elle-même n’a pu établir de liaison directe avec les navires.
«Comment l’armée israélienne peut-elle attaquer des civils de la sorte ?» a-t-elle dénoncé. «Pensent-ils, parce qu’ils peuvent attaquer des Palestiniens sans discernement, qu’ils peuvent attaquer qui ils veulent ?»
Selon Mary Hugues Thompson, autre porte-parole du même mouvement, les commandos israéliens ont été héliportés à bord du navire turc de la flottille.
Ce bateau, navire-amiral du convoi, transportait 600 passagers.En plus des centaines d’humanitaires qu’elle transportaient, des députés européens et Maires Corrigan Maguire, prix Nobel de la paix de 1976, la flottille de la Liberté, initiée par plusieurs organisations humanitaires turques et pro-palestiniennes, acheminait vers Ghaza près de 10 000 tonnes de matériels, vivres et médicaments. Les six bateaux avaient quitté dimanche soir les eaux territoriales chypriotes avant d’être attaqués à l’aube par des commandos israéliens.
Ces derniers, transportés sur place par des hélicoptères et des navires de guerre, ont donné l’assaut et fait feu sur les passagers.Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, a qualifié l’attaque israélienne de «barbare».
«Nous en appelons au secrétairegénéral de l’ONU Ban Ki-moon pour qu’il prenne ses responsabilités afin de protéger la sécurité des groupes solidaires présents à bord de ces navires», a-t-il déclaré. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a pour sa part réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU et a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens.
Amr Moussa, le chef de la Ligue arabe, a, lui, qualifié le raid israélien de «crime contre une mission humanitaire».
La Turquie, enfin, qui avait expressément demandé à Israël de laisser passer le convoi, a convoqué l’ambassadeur israélien pour demander des explications sur l’attaque de ses bateaux et l’informer des «conséquences irréparables» sur les relations bilatérales entre les deux pays.
La Turquie affirme que sa riposte sera à la hauteur de l’attaque. L’Etat sioniste, qui avait pourtant décidé unilatéralement en 2005 d’évacuer la bande de Ghaza, s’y est livré lors de l’hiver 2008-2009 à un véritable massacre de la population civile qui a fait plus de 1 400 morts selon le rapport Goldstone publié par l’ONU.
Après avoir bombardé l’ensemble des infrastructures de ce minuscule territoire palestinien de 360 km², il empêche depuis toute reconstruction économique et se réserve le droit d’en contrôler les frontières terrestres, aériennes et maritimes.
Les 1,8 million de Palestiniens qui y vivent sont maintenus sous haute surveillance satellitaire et encerclés par des clôtures de grillages et de barbelés. Tous les points de passage et toutes les sources régulières d’approvisionnement sont verrouillés par l’armé sioniste, qui ne laisse passer au compte-gouttes que quelques produits de première nécessité, alors que l’administration locale est placée sous un strict embargo financier.
Depuis la première «flotille de la liberté», lancée en août 2008, cinq convois sur huit ont réussi à débarquer, mais c’est la première fois que Free Gaza organise une opération d’une telle ampleur pour faire connaître au monde ce véritable camp de concentration à ciel ouvert.
Plusieurs organisations internationales réclament vainement la fin du blocus. Même les résolutions onusiennes ne trouvent pas d’applicateurs face à la passivité de certains pays et la complicité de certains autres.
Par Ghada Hamrouche