Toujours au cœur des préoccupations, la crise entre l’Algérie et le Maroc a été évoquée hier lors d’un entretien ou le président Tebboune s’est exprimé. Le chef de l’État s’est notamment penché sur les dérives « expansionnistes » du royaume chérifien, et en a profité pour souligner sa connivence avec Israël. Dans le même contexte, Le président Tebboune s’est également exprimé sur l’affaire du gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne.
Le président Tebboune n’a pas été très tendre lors de ses dernières déclarations sur le Maroc. Il affirme notamment qu’il « ne faut pas faire l’amalgame entre le bourreau et la victime ». Pour Abdelmajid Tebboune, l’Algérie, contrairement à ce qu’avait fait le Maroc, « ne s’est jamais attaquée à l’unité territoriale marocaine ». Ceci dit, Tebboune souligne que le Royaume « a pourtant des antécédents historiques », en faisant référence au cas de la révolte Khattabie et à la crise au Rif.
Le chef de l’État ne s’arrête pas là. Il coupe tout espoir de médiation entre les deux grands voisins du Maghreb. Il affirme très clairement qu’il « n’acceptera aucune médiation ». Il rappelle aussi l’attitude de l’Algérie lors du sommet arabe, quand Ramtane Lamamra a assuré dans son discours que la médiation avec le Maroc ne figurera pas parmi les point à discuter.
« Certaines choses n’auraient pas du se passer », confie pourtant le président Tebboune, qui souligne qu’il s’agit d’une « réaction ». Pour lui l’Algérie « n’est pas fautive ». Il va même jusqu’à rappeler que le Maroc « nous a agressé en 1963 alors qu’on possédait même pas une armée (…) ». Le Chef de l’état en a notamment profité pour dénoncer « l’idéologie expansionniste » du Maroc. Il ajoute aussi que « ce n’est pas du voisinage. Les gens savent, les terroristes (pendant les années 1990 NDLR) étaient tous logés dans des villas à Agadir. Ils leurs donnaient de l’argent et des passeports diplomatiques ».
Israel, le MAK, le gazoduc : le Maroc dérape, l’Algérie répond
Toujours lors du même entretien, le président Tebboune n’en finit pas d’énumérer les dérapages du Maroc. Ce dernier, affirme le Chef de l’état, « est une partie intégrante de ce qu’à fait le MAK. Il le dit clairement. Ce sont des faits pas un discours creux ». Il rappelle même que l’Algérie demande toujours l’extradition de Ferhat Mhenni à la France, et que cette dernière « n’a toujours pas répondu ».
Le président Tebboune ne manque pas d’évoquer Israël. Pour lui « la collaboration militaire entre le Maroc et Israël n’est pas nouvelle ». Il souligne toutefois que « celui qui agresse l’Algérie va le regretter » et que « les Algériens sont un peuple résistant qui connait la guerre, c’est d’ailleurs pour ça qu’il préfère la paix ».
Outre la fermeture de l’espace aérien aux avions marocains, l’Algérie a privé le Maroc du gazoduc qui traverse ses terres pour alimenter l’Espagne. Pour le Président Tebboune il s’agit d’une décision définitive. Il explique « qu’on possède notre propre gazoduc. 49 % espagnol et 51 % algérien, précise-t-il. On a plus besoin de l’ancien gazoduc parce que …. ».
Le président Tebboune indique que l’Algérie « a conclu un accord avec les amis. On considère l’Espagne comme un pays ami. Un pays qui nous est très proche ». Selon Tebboune cet accord stipule que dans le cas ou il y aurait une panne qui toucherait le gazoduc reliant directement les deux pays, « tous nos bateaux vont mettre le cap vers l’Espagne pour les approvisionner en gaz ».
Le président confie toutefois qu’il y a une sorte « d’hésitation » du côté espagnol, mais il rassure en affirmant que « le gazoduc est âgé de près de 30 ans et il n’a jamais connu de panne, pourquoi il en aura une maintenant ? Un si nouveau gazoduc… non ».