Suite au déclenchement du conflit ukrainien en février 2022, la Russie a réduit ses flux de gaz vers l’Europe. Dès lors, l’Algérie est devenue le premier fournisseur de gaz de l’Italie. Et le réseau de pipelines entre les deux pays représente désormais une infrastructure stratégique pour la sécurité énergétique de Rome.
Le président Tebboune a d’ailleurs déclaré en décembre 2022 que l’Algérie envisageait de faire de son partenaire italien un hub pour la distribution du gaz algérien vers d’autres pays européens, dont l’Allemagne. De leur côté, les entreprises italiennes du secteur des hydrocarbures multiplient les initiatives pour tirer le meilleur profit de l’exploitation du gaz algérien.
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Dans ce contexte, la société nationale italienne des hydrocarbures, ENI Spa, et la Snam Spa, principale entreprise italienne de transport de gaz naturel, ont annoncé, mardi 10 janvier 2023, avoir finalisé un contrat d’association entre les deux entreprises concernant les gazoducs Algérie-Italie.
L’accord porte sur la Trans Tunisian Pipeline Co (TTPC) et la TransMediterranean Pipeline Co (TMPC) qui couvrent les liaisons terrestres et maritimes entre les deux pays. Le TTPC va de l’Algérie à la Tunisie, jusqu’à la côte ; le TMPC relie la côte tunisienne à l’Italie.
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SeaCorridor, la société fondée en vertu de cet accord, détiendra une participation de 50 % dans Transmed, l’entreprise algéro-italienne dont Sonatrach possède 50 % des parts.
L’Algérie partenaire majeur de l’Europe dans l’hydrogène et la transition énergétique
Ainsi, le partenariat Eni-Snam prévoit l’achat par la Snam de 49,9 % des parts détenues (directement et indirectement) par Eni dans les sociétés qui exploitent les deux groupes de gazoducs internationaux reliant l’Algérie à l’Italie. Il s’agit des gazoducs terrestres qui s’étendent de la frontière algéro-tunisienne à la côte tunisienne et des gazoducs offshore reliant la côte tunisienne à l’Italie.
Les participations ont été apportées par Eni à une société nouvellement créée — SeaCorridor Srl —, dont Snam a acquis 49,9 % du capital social. Les 50,1 % restant toujours en possession d’Eni. La contrepartie totale que la Snam a versée à Eni dans le cadre de cette transaction est d’environ 405 millions d’euros (435 millions USD).
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Du reste, dans une déclaration commune, les deux entreprises ont indiqué qu’elles étudient également la manière de développer le réseau pour soutenir la transition énergétique et promouvoir l’utilisation de l’hydrogène.
En décembre, lors des discussions entre l’Algérie et l’Allemagne, il a été question de la possibilité de transporter de l’hydrogène vert via les liaisons italiennes. De son côté, la Sonatrach a souligné que les réseaux entre l’Algérie et l’Europe pourraient transporter la ressource compte tenu de l’abondance de l’énergie solaire dans le Sahara.
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« La transaction permet à Eni et à Snam d’associer leurs compétences sur une route stratégique pour sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel de l’Italie. Elle favorise aussi les initiatives de développement potentiel dans la chaîne de valeur de l’hydrogène grâce aux ressources naturelles dont dispose l’Afrique du Nord. La liaison Afrique du Nord-Europe représente un élément clé dans le processus mondial de décarbonisation en faveur de la transition énergétique », expliquent les deux entreprises.