« Ithrane N’elmiloud » un documentaire, en compétition pour le prix l’Olivier d’Or du festival culturel annuel du film Amazigh, du réalisateur Mustapha Boukertas, marque avec d’autres maigres productions cinématographiques de jeunes cinéastes de la vallée du Mzab, les balbutiements du cinéma d’expression mozabite.
Ce film d’une durée de 46 minutes, projeté, mardi à la cinémathèque de Tizi-Ouzou, vient enrichir la filmographie d’expression mozabite et affirmer le désir des jeunes mozabites d’ouvrir une fenêtre sur leur société riche en coutumes, profondément attachée à son identité et à ses valeurs culturelles et cultuelles ancestrales, à travers le septième art.
Cette oeuvre cinématographique met à l’écran la célébration de « El Miloud », jour de la naissance du prophète Mohamed, dans la région d’El Guerrara, un évènement célébré dans la joie, la convivialité le renforcement des liens familiaux communautaires, et dans la solidarité.
Le film s’ouvre sur un plan large d’El Guerrara suivi d’un autre montrant une procession d’enfants joyeux qui chantent et jouent à travers des ruelles étroites animant de leurs rires, la cité.
Se déroule alors les différentes étapes de célébration qui commence le matin par l’illumination du phare d’El Guerrara pour se poursuivre mêlant chants religieux poésie et de partage de repas, de thé et de friandises, toute la nuit jusqu’à l’aube et ou toute la communauté participe.
Au-delà de la fête elle même ce documentaire est un appel à la préservation de la culture nationale et particulièrement de l’Islam qui véhicule les valeurs de la vie, tel que le dit un intervenant dans ce film.
« L’Islam est une religion de vie, qui célèbre la vie et non une religion d’interdits ou l’on invite les gens à penser et à vivre uniquement pour la mort », a-t-il souligné.
L’un des moments forts de ce film, est la récupération, par des scouts, à l’occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui, de médicaments non utilisés.
Ces derniers, sont acheminés vers une officine gérée par un pharmacien, afin d’être offert aux malades démunis. Une belle image de solidarité qui a émue l’assistance.
De plans en plans, le film de Mustapha Boukertas démontre que le cinéma d’expression mozabite n’a rien à envier aux autres productions cinématographiques Amazigh, tant par la thématique que par la maîtrise des techniques de production d’un film (cadrage, valeurs de plans, axe de placement des personnages…).
Le public qui a assisté à la projection a déploré l’absence de la femme mozabite présente à travers ses oeuvres (repas de fête, objets d’artisanat…) mais absente physiquement.
Une situation qui s’explique par le conservatisme de la société mozabite a expliqué le réalisateur qui a indiqué qu’ »aucun mozabite ne souhaite dévoiler sa femme au regard des étrangers ».
Ce film à l’affiche de la 15éme édition du festival du film amazigh n’est pas l’unique à représenter le cinéma d’expression mozabite puisqu’un deuxième documentaire en compétition « Ahebas » de Toufik Boussekine, sera projeté demain (mercredi) à la cinémathèque.
En 2012, la sélection des films en compétition pour l’Olivier d’Or, du festival du film amazigh comptais un film d’un réalisateur de la vallée du Mzab, « Tazdayt » (13mn) de Kacem Benzekri, rappelle-t-on.