Un mois nous sépare de l’élection présidentielle fixée pour le 12 décembre prochain, les cinq candidats en lice dévoilent un à un leur programme électoral tous promettant de répondre aux revendications du peuple sans pour autant réussir à le séduire.
Le peuple refuse l’élection qu’il considère comme un prolongement au règne du clan Bouteflika et s’engage à la boycotter. A chacune de ses marches du mardi et vendredi, le peuple rejette le rendez-vous électoral et opte pour une période transitoire, « il n y aura pas d’élection avec la bande » scandent les manifestants à chaque rassemblement. Pour eux , l’élection n’aura lieu qu’après le départ de toute la bande.
Si des millions d’Algériens sortent chaque vendredi et mardi pour rejeter le rendez-vous électoral, les chaines télévisées algériennes, montrent une toute autre réalité, des images de marches qualifiées de « spontanées » en soutien au chef d’Etat-major et à l’élection présidentielle sont diffusées lors de chaque JT, des citoyens faisant l’éloge de Gaid Salah et vantant le mérite de l’armée et l’importance de l’élection présidentielle sont entendus, tandis que les millions d’Algériens descendus dans les rues pour porter les revendications d’un Etat de droit, la libération des détenus d’opinion et le rejet de la présidentielle sont qualifiés de quelques « éléments » et n’ont pour vanter leurs mérites que quelques médias et les réseaux sociaux.
Le général de corps d’armée chef d’Etat major Ahmed Gaid Salah, quant à lui, insiste à chacune de ses sorties sur la tenue du scrutin qu’il considère comme étant la solution idoine à la crise que traverse le pays.
Le gouvernement semble opérer seul de son coté sans prendre en considération les revendications portées depuis maintenant 38 semaines, réussira-t-il à imposer l’élection présidentielle au peuple ?
Sur la scène politique Algérienne, l’opposition estime que cette élection est vouée à l’échec, dans une sortie médiatique, Zoubida Assoul, présidente du parti l’Union pour le changement et le progrès, a déclaré qu’« on ne peut pas imaginer que cette élection, même si elle est imposée de force, pourrait être légitime », pour la femme politique ces élections ne peuvent avoir lieu parce « qu’il faut qu’il y est une ambiance, du contenu et des conditions , et aujourd’hui les gens sont complètement en dehors de cette élection, le peuple le dit deux fois par semaines au moins » , a-t-elle déclaré sur le plateau de TV5 monde Info.
Et d’ajouter « il est impossible d’organiser une élection libre et indépendante puisque les règles, les conditions, l’environnement ne plaident pas pour une telle élection » a-t-elle souligné en ajoutant que ces élections ne régleront pas la crise politique « il vont plutôt l’aggraver ».
Mustapha Bouchachi quant à lui a lancé lors de la marche du 1er novembre un message aux autorités, «il ne faudra pas que l’objectif soit d’organiser les élections à une date donnée, mais d’aller vers le projet d’un Etat réellement démocratique, dont la source du pouvoir est le peuple». «Il serait impossible pour qui que ce soit de gouverner l’Algérie en faisant abstraction de la volonté du peuple», a-t-il poursuivi.
Pour l’avocat et défenseur des droits de l’homme si ces élections auront lieu, ils ne régleront pas la crise mais la rendront plus profonde, «des élections qui seront organisées dans ce climat restrictif, d’arrestations et de rejet par une bonne partie des Algériens de cette élection, dans ce contexte et sous ces conditions, ne régleront pas la crise mais la rendront plus profonde » a-t-il lancé.
Une partie de bras de fer entre le gouvernement et le peuple se tient depuis le 22 février et si le pouvoir assure que l’élection mettra fin à la crise, le peuple s’engage à continuer le mouvement populaire même après l’élection d’un président et promet une escalade de revendications.
M.A.Y