On a souvent entendu parler de Tilikum, une orque capturée en 1983 en Islande et devenue la propriété des parcs d’attraction aquatiques Seaworld aux Etats-Unis. Devenu tristement célèbre grâce au documentaire-réquisitoire Blackfish sorti en 2013, le cétacé a permis d’éveiller les consciences sur les conditions de vie en captivité de ces animaux. Mais si les parcs sont de moins en moins fréquentés, leurs propriétaires ne veulent pas encore parler de fermeture définitive. A la place, Seaworld et Marineland (où une orque a trouvé la mort suite aux intempéries d’octobre dernier) tentent d’amadouer le public en promettant de nouveaux spectacles « pédagogiques » avec des musiques plus douces et sans applaudissements. Alors pour éviter que le combat tombe dans l’oubli, des réalisateurs indépendants ont mis en scène un court-métrage choc et crève-coeur.
Aidés du docteur Ingrid N. Visser, une spécialiste des orques, Heiko Grimm, Carlos Godo Borras et Irene Buesa Garcia ont ainsi réalisé un film de 4 minutes baptiséJe suis Morgan – liberté volée qui retrace la capture en 2010 de l’orque du même nom. A l’époque, Morgan est découverte seule et sous-alimentée au large de la côte nord-ouest des Pays-Bas. Capturée et envoyée au delphinarium Harderwijk près de la ville d’Arnhem où elle doit soi-disant être remise sur pieds avant d’être relâchée, elle est en fait entraînée pendant de longs mois. Transférée fin 2011 au parc Loro Parque Tenerife, la plus peuplée des îles Canaries, Morgan réalise maintenant des tours et des acrobaties pour les touristes.
Pour Morgan, il n’est pas trop tard
Avec ce court-métrage, les réalisateurs retracent avec force le parcours de cette orque femelle : sa vie en compagnie des siens dans un océan sans limite, sa capture, puis son arrivée dans un bassin à peine plus grand qu’elle, son incompréhension et sa détresse la plus totale. Pour les réalisateurs et les militants de la cause animale, le cas de Morgan n’est pas désespéré. Capturée il y a « seulement » 5 ans, l’orque peut encore espérer une réintroduction dans son milieu naturel.
Une fondation à son nom a même été créée mais malheureusement, tant que les lois n’obligeront pas la fermeture pure et simple des delphinariums, cette industrie continuera à perdurer. Ne reste donc plus qu’à espérer que l’arrêt de mort des parcs d’attraction aquatiques soit signé par le public lui-même. Pour cela, il faut donc continuer à sensibiliser les gens, et ça commence en leur parlant des films comme Blackfish ou Je suis Morgan – liberté volée.