Jean-Noël Barrot en visite à Alger : un agenda clair pour relancer les relations bilatérales

Jean-Noël Barrot en visite à Alger : un agenda clair pour relancer les relations bilatérales

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra à Alger le 6 avril 2025, répondant à l’invitation de son homologue algérien, Ahmed Attaf. Cette visite s’inscrit dans la volonté des deux pays de donner un nouvel élan à leur coopération, après un entretien téléphonique entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. L’objectif est d’établir un calendrier clair pour la reprise des relations bilatérales et de traduire en actions concrètes les engagements pris par les deux chefs d’État.

Un climat diplomatique sous tension

Depuis plusieurs mois, les relations entre Alger et Paris ont connu des turbulences, amplifiées par les déclarations controversées du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur des dossiers sensibles liés à l’Algérie. Face à cette confusion, le Quai d’Orsay a réaffirmé que le ministère des Affaires étrangères reste le principal acteur de la diplomatie française, tout en soulignant le rôle décisif d’Emmanuel Macron dans l’orientation stratégique des relations avec Alger.

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Le 31 mars 2025, Macron a contacté Tebboune pour lui présenter ses vœux à l’occasion de l’Aïd El-Fitr et évoquer les tensions accumulées ces derniers mois. Parmi les sujets sensibles figurait l’échec de l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn, qui a provoqué une vive réaction d’Alger, ravivant les crispations entre les deux pays.

La justice et la liberté d’expression au cœur des frictions

Un autre dossier a récemment envenimé les relations franco-algériennes : la condamnation de l’écrivain Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars. La France a exprimé ses regrets face à cette décision, rappelant son attachement à la liberté d’expression. « Nous avions déjà fait part de nos inquiétudes quant à sa situation, notamment en raison de son âge », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay. Ce dossier illustre les différences persistantes entre Paris et Alger en matière de droits fondamentaux et de justice.

Dans ce contexte tendu, la coopération judiciaire devrait connaître un nouvel élan avec la visite prochaine du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, en Algérie. Ce déplacement s’inscrit dans une volonté commune de renforcer les mécanismes de collaboration entre les deux pays en matière juridique et judiciaire.

Vers un agenda de relance clair et structurant

La visite de Jean-Noël Barrot revêt une importance stratégique. Elle devrait permettre d’établir un plan d’action concret pour la relance de la coopération bilatérale, en définissant des étapes précises et des engagements mutuels. Cette rencontre diplomatique marque une volonté commune de tourner la page des tensions et de poser les bases d’une relation plus stable et constructive.

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Enfin, les deux présidents ont convenu d’une rencontre future afin de sceller ces avancées et d’assurer une mise en application effective des engagements pris. Cette dynamique pourrait marquer un tournant dans les relations entre l’Algérie et la France, en favorisant un dialogue renouvelé et des actions concrètes pour une coopération durable.