En dépit d’un début d’accalmie, les relations entre Alger et Paris se dégradent à nouveau. En cause : la détention d’un agent consulaire algérien en France dans le cadre d’une affaire liée à Amir DZ. Cette décision a provoqué le renvoi de douze agents français du territoire national. Paris a réagi, mardi, par une mesure similaire.
Suite à cette nouvelle escalade entre Paris et Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rappelé, ce mercredi, que le dialogue est la seule solution pour calmer les tensions entre les deux pays.
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« La diplomatie est la seule manière de régler les tensions avec l’Algérie », Jean-Noël Barrot
Celui qui avait brandi la menace de représailles si l’Algérie maintenait sa décision de renvoyer les douze agents français semble désormais tempérer ses propos, exprimant des regrets face à ce qu’il qualifie lui-même d’escalade. La veille encore, sur France 2, il déclarait : « Cette décision est regrettable et ne sera pas sans conséquences. Si l’Algérie persiste à vouloir expulser des fonctionnaires français, nous n’aurons pas d’autre choix que de prendre des mesures similaires« .
Rappelons, Paris a décidé d’agir symétriquement et a annoncé, mardi, l’expulsion de douze agents algériens et le rappel de son ambassadeur, Stéphane Roumatet, pour consultation. Une nouvelle crise diplomatique qui place les deux pays sur le bord de la rupture.
Par ailleurs, dans une déclaration sur France Inter, Jean-Noël Barrot semble faire marche-arrière sur ses précédents propos pour plaider pour la reprise du dialogue entre les deux pays : « la diplomatie est la seule manière de résoudre les tensions (…) ceux qui vous disent l’inverse sont des irresponsables« .
La France a démontré sa capacité "à répliquer sans hésiter et avec fermeté" face à l'Algérie, au lendemain de l'annonce par l'Élysée de l'expulsion de 12 agents consulaires algériens, estime Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères.#Le710Inter pic.twitter.com/0X3cPnZs2I
— France Inter (@franceinter) April 16, 2025
« Nous avons intérêt à avoir une relation normale avec l’Algérie »
Tout en affirmant vouloir répliquer « dans le strict minimum de la réciprocité« , la France finit par admettre que seule la voie du dialogue peut permettre de désamorcer les tensions : « il faut toujours évidemment donner sa chance au dialogue« , a reconnu Jean-Noël Barrot dans un appel tardif au dialogue qui contraste avec la position rigide de son homologue de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Dans ce sillage, le ministre français des Affaires étrangères admet : « Nous avons intérêt à avoir une relation avec l’Algérie pour expulser les Algériens en situation irrégulière, avoir un dialogue sur le renseignement et libérer Boualem Sansal (…) Nous allons continuer d’exiger de l’Algérie qu’elle respecte ses obligations au regard du droit international ».
Par ailleurs, Barrot revient sur la question de la diaspora algérienne en France : « je veux le dire aux diasporas africaines et surtout algériennes, elles sont une chance pour la France (…) elles ne doivent pas faire les frais de cette relation avec l’Algérie« .
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