Jean-Noël Barrot prêt à se rendre en Algérie pour désamorcer la crise

Jean-Noël Barrot prêt à se rendre en Algérie pour désamorcer la crise

Les relations entre la France et l’Algérie connaissent une nouvelle période de turbulence. Ce vendredi 28 mars, le porte-parole du Quai d’Orsay a confirmé qu’une visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en Algérie était toujours envisagée. Cette annonce s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu marqué par plusieurs dossiers sensibles, notamment l’affaire Boualem Sansal et la gestion des relations bilatérales.

Lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français a souligné que Jean-Noël Barrot ne s’interdit aucun moyen d’action, y compris celui de se rendre en Algérie. Cette initiative, proposée dès janvier dernier, reste sur la table malgré l’absence de confirmation officielle quant à une date précise.

La France cherche ainsi à désamorcer une crise persistante, ravivée récemment par l’échec de l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn. Cet événement avait provoqué une vive réaction des autorités algériennes et accentué les tensions entre les deux pays. Aujourd’hui, Paris affirme vouloir défendre ses intérêts et ceux des Français, tout en maintenant une offre de dialogue ouverte avec Alger.

L’affaire Boualem Sansal, un sujet de discorde supplémentaire

En parallèle, la récente condamnation de l’écrivain Boualem Sansal par la justice algérienne est venue ajouter un nouvel élément de friction entre les deux États. L’auteur a écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme et d’une amende de 500.000 dinars. Une décision que la France a regrettée, comme l’a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay.

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« Nous avions déjà exprimé nos préoccupations concernant sa situation, notamment en raison de son âge », a-t-il précisé. Ce dossier vient renforcer les tensions existantes et illustre les différends persistants entre Paris et Alger sur les questions de liberté d’expression et de justice.

Depuis plusieurs mois, les interventions du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur les dossiers liés à l’Algérie ont suscité des interrogations sur l’instance réellement chargée de gérer cette relation diplomatique.

Face à cette confusion, le porte-parole du Quai d’Orsay a rappelé que le ministère des Affaires étrangères est l’acteur principal des relations bilatérales entre la France et l’Algérie. Toutefois, il a aussi souligné que le Président Emmanuel Macron joue un rôle essentiel dans la politique étrangère française, conformément aux dispositions constitutionnelles du pays.

Vers une normalisation des relations ?

Malgré les tensions, la France ne ferme pas la porte au dialogue avec Alger. La visite éventuelle de Jean-Noël Barrot pourrait constituer une opportunité de renouer le contact et d’aborder les questions sensibles qui pèsent sur les relations entre les deux pays.

Cependant, plusieurs défis restent à relever : la gestion de l’affaire Boualem Sansal, les tensions autour des expulsions d’Algériens en situation irrégulière en France, ou encore les accords économiques entre les deux États.

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Si Paris affiche sa volonté de dialogue, la réponse d’Alger déterminera la suite de cette relation souvent marquée par des hauts et des bas. Le climat diplomatique des prochaines semaines s’annonce donc décisif pour l’avenir des relations franco-algériennes.