Par Ali AMZAL
«Il y a une situation très particulière où il y a des manifestations qui se poursuivent dans le pays…»
Répondant, aux question de l’Assemblée nationale française, le ministre français des Affaires étrangères est revenu, hier, avec la même prudence que lors de ses anciennes déclarations, sur la situation en Algérie, notamment les circonstances de l’échec de la présidentielle en Algérie. Il évoque une volonté profonde du peuple, à opérer le changement radical, pour lequel des millions d’Algériens sont sortis dans la rue. «En Algérie, nous sommes maintenant à trois mois du début de la contestation. Après plusieurs semaines de contestation, je vous le rappelle, le président Bouteflika a présenté sa démission le 2 avril, et cette démission a été reçue par le Conseil constitutionnel. Le Parlement algérien s’est réuni en congrès et a désigné un président par intérim dans l’attente d’une nouvelle élection qui devrait normalement avoir lieu le 4 juillet, et le problème, c’est que pour qu’il y ait une élection, il faut qu’il y ait des candidats et, voilà, les candidats ne se manifestent pas. Il y a deux candidatures qui ont été reçues par le Conseil constitutionnel».
Le Drian évoque la détermination profonde du peuple algérien à écrire une nouvelle page de son histoire «Il y a une situation très particulière où il y a des manifestations qui se poursuivent dans le pays, avec des aspirations profondes pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’Algérie». Dans le même sillage, le ministre français des affaires étrangères, revient dans ses réponses, sur la position de l’institution militaire, et sur l’option d’une période de transition. «Il y a aussi la volonté des autorités militaires de faire en sorte que la Constitution telle qu’elle est, puisse s’appliquer.
D’où la répétition de l’engagement par M. Gaïd Salah de faire en sorte que l’élection puisse avoir lieu le 4 juillet. Mais il y a deux voies parallèles. D’un côté cette affirmation, de l’autre côté le mouvement du peuple algérien et nous, nous souhaitons que les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d’une transition démocratique». «C’est ce que nous souhaitons pour l’Algérie et c’est ce que nous espérons compte tenu des liens profonds qui nous lient à ce pays et dans ces moments nous continuons de nous tenir aux côtés des Algériens dans le respect de l’amitié qui doit présider toujours à nos relations.» Effectivement, la France qui suit de près l’évolution de la situation politique en Algérie, avait dès le départ, plutôt fait dans la retenue, et s’est toujours protégée de l’accusation d’ingérence.
Dans ce sens, les déclaration officielles, depuis le début de la crise, ont toujours été prudentes «La France veut réaffirmer la souveraineté du peuple algérien, l’Algérie doit saisir et choisir son destin, nous n’avons pas là à commenter ce qui est en train de se passer», c’est ce qu’a déclaré le ministre français de l’Agriculture. Contrairement à la France, les Etats-Unis d’Amérique, et l’Union européenne, ont appelé le gouvernement algérien, à respecter le droit des citoyens algériens à manifester contre un 5e mandat. Mme Kocijancic, porte parole de l’UE, avait d’ailleurs, dès les premières manifestations, fortement souligné «l’importance du partenariat entre l’Union européenne et l’Algérie». Elle a évoqué «la volonté de la Commission européenne de continuer à approfondir nos relations dans le but de créer un espace commun de stabilité, de démocratie et de prospérité partagées».