Le mardi 12 avril 2022, quinze jeunes docteurs ont présenté leur thèse face à un jury et un auditoire. En un quart d’heure, ils devaient faire découvrir leurs thèses, dans le but de remporter l’un des six prix en jeu.
La France a décidément bien aimé le jeune chercheur algérien Rafik Arfaoui, issu de la région d’Annaba, et qui vient de se distinguer au cours de la 25e édition du Grand Prix du jeune chercheur qui se tient à Clermont-Ferrand, une ville universitaire basée dans le centre de la France.
Dans le cadre de ce concours, l’Algérien est parvenu à obtenir le Grand Prix contre quinze autres jeunes docteurs participants à ce concours. Architecte urbaniste ayant obtenu un doctorat en géographie, Rafik Arfaoui a soutenu, lors du Grand Prix du jeune chercheur, sa thèse intitulée “Territoires multiples, accueil pluriel. L’accueil des demandeurs d’asile dans les espaces non-métropolitains”.
Chaque année, la ville de Clermont-Ferrand se charge d’organiser ce Grand Prix. Ceci, avec pour objectif de venir en aide aux jeunes chercheurs. En quittant l’est de l’Algérie pour rejoindre la France où il poursuit ses études, Rafik Arfaoui ne s’attendait pas forcément à connaître un tel succès. Il était déjà marqué à l’époque par la question des réfugiés et de leur accueil.
Une thématique ancrée dans l’actualité
Ce jeune chercheur algérien a voulu privilégier dans ses travaux des thématiques négligées ou tombées dans l’oubli « J’ai voulu regardé dans la littérature scientifique, mais la plupart parlait des grandes villes, pas du rural. La reconfiguration des territoires par l’arrivée des populations exilées était aussi peu étudiée. », a-t-il souligné. Bien évidemment, une telle observation a conduit le jeune homme à se pencher davantage sur la thématique afin de la concrétiser sous la forme d’une thèse. Cette dernière a fait de lui le lauréat de cette 25ème édition du Grand Prix.
Rafik Arfaoui a examiné plusieurs foyers d’accueil destinés aux demandeurs d’asile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il a notamment étudié les communes d’Ambert (Puy-de-Dôme) et celle du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire).
Pour sa thèse, le chercheur est parti à la rencontre de 86 personnes, y compris vingt demandeurs d’asile. Il a recueilli des témoignages de faits de violence, de viols, de racisme, mais a également été touché par de magnifiques histoires. « Lors d’un atelier participatif à Ambert, une personne a reçu un courrier. C’était la réponse positive de son statut de réfugié. » Un statut permettant aux réfugiés de solliciter un logement, un emploi, mais « le statut de réfugié, ce n’est pas la fin de la galère », insiste le chercheur.
Force est de reconnaître que quelques facteurs ont favorisé la réussite du jeune Algérien. Notamment le fait de disposer d’un frère dans la ville de Clermont-Ferrand qui lui a réservé le meilleur accueil. Ainsi, il a pu vivre et se développer plus aisément au sein des structures universitaires de cette ville. Il est d’ailleurs réussi à décrocher son doctorat et une place au sein du laboratoire de l’UMR Territoires.