Un enfant qui jeûne pour la toute première fois est un événement pour toute la famille. Le petit se retrouve alors au centre de toutes les attentions, occupant à l’heure du f’tour, une place d’honneurautour de la meïda du ramadhan.
Souvent, on choisit de faire jeûner les enfants le jour de Leylat Al Qadr car cette nuit sacrée (26e jour du ramadhan)commémore la révélation de la première sourate du Saint Coran au Prophète Mohammed (QSSSL).
De nombreuses familles algériennes veillent alors à célébrer l’événement selon nos bonnes vieilles traditions afin que le souvenir de ce jour si spécial demeure impérissable dans l’esprit du jeune jeûneur.
Le matin, on laisse les enfants qui jeûnent faire la grasse matinée, afin qu’ils soient en forme au réveil. Ensuite, on essaye de les occuper en les laissant jouer ou regarder la télévision ou encore, en les emmenant en promenade ou au marché pour faire des emplettes et acheter ce qu’ils désirent manger à l’heure de la rupture du jeûne (fruits, gâteaux…).
En début d’après-midi, si le garçon fait défiler le temps comme bon lui semble, la fillette est invitée par sa maman à investir avec elle la cuisine, afin de l’aider à la préparation du repas. La petite à qui l’on aura préalablement acheté sa petite vaisselle (une marmite en terre cuite « fekhar »), confectionne alors, elle-même, sa petite chorba ou hrira, en suivant les directives de la maman.
Juste avant l’adhan, les petites filles revêtent des tenues traditionnelles, les garçons des abaya ou des costumes et attendent patiemment le moment de la rupture du jeûne. Les mamans poussent des youyous au moment où les enfants avalent la première gorgée de cherbet, une boisson sucrée préparée à base de citron parfumé à l’eau de rose, à l’eau de fleurs d’oranger ou à la cannelle. L’enfant devra boire ce verre, dans lequel on aura plongé un anneau en argent pour le garçon et en or pour la fille, sur un lieu surélevé, par exemple le toit de la maison, la terrasse, ou à défaut, une échelle.
La «cherbet» est destinée à donner du tonus à l’enfant affaibli par une journée de soif et de faim, l’anneau en argent ou en or symbolisela pureté du jeûne de cet enfant, quant au lieu surélevé, il représentele «haut rang» qu’il occupera dans le futur.
Après le repas, la famille reçoit des convives qui viennent partager avec la famille ce moment de joie, autour d’une « sniwa » garnie de gâteaux, de friandises et de thé à la menthe ou au jasmins, comme cela se faisait jadis.