Autant les Jeux méditerranéens de Tarragone ont montré toutes les carences du sport algérien, avec des résultats catastrophiques, faute de préparation idoine pour ce genre de rendez-vous, autant les Jeux africains de la jeunesse – qui sont à mi-parcours – sont annonciatrices d’une «relève» qu’il faut bien manager.
Les jeunes judokas et haltérophiles ont, non seulement plané sur leurs compétitions respectives mais ont surtout montré une grande marge de progression pour les compétitions futures. Ce qui est vraiment de bon augure pour les prochaines échéances à court, moyen et long terme. Les judokas ont dominé les épreuves individuelles avec des athlètes qui ont émergé, dont Bouchkif Nihel (-52 kg), Dris Messouad Redouane (-66 kg) et Abdellah Remouche (-100 kg), qui ont décroché des médailles d’or. L’Algérie s’est également distinguée en décrochant la médaille d’or de l’épreuve par équipes (mixte). Ces performances ont laissé le directeur technique national, Salim Boutebcha, dire que «cette génération prouve à chaque compétition un réel potentiel face aux meilleurs judokas du continent», ajoutant que l’objectif est de former une équipe nationale performante pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Là, on pense aux trois médaillés d’or, certes, mais sans oublier d’autres tels que Ahmed Rabahi, qui a raté la consécration à la dernière marche.
En haltérophilie, on note les bons résultats des jeunes avec six médailles (4 argent et 2 bronze). Sabri Nour El Houda, avec ses trois médailles d’argent ainsi que Mohamed Romaili, avec également ses trois médailles (une argent et deux bronze), se sont distingués de fort belle manière. Nihad Belounisest, quant à elle, est à suivre de près au vu de ce qu’elle a montré durant ces Jeux.
D’autre part et dans une discipline moins connue en matière de résultats de «pointure», on citera la très bonne illustration de l’Equipe nationale féminine d’aviron qui a décroché deux médailles d’or dans les épreuves du skiff et du double-scull avec surtout à la clé la validation de deux billets pour les Jeux olympiques de la jeunesse de Buenos Aires en Argentine (6-18 octobre). La médaille d’or de l’épreuve skiff était l’oeuvre de Benchadli Nihed, alors que celle du double-scull a été décrochée par le duo Racha Manceri et Amira Sabouh. Il ne faut pas non plus oublier les jeunes gymnastes du rythmique qui ont arraché l’or grâce à Issad Yasmine, Mendil Manel, Mellouka Samah et Takarli Sid Ahmed. Aux épreuves individuelles de la gymnastique artistique, Sihem Hamidi (saut) a montré toutes ses capacités intrinsèques en s’offrant l’or.
Autre discipline peu connue en Algérie, le rugby à VII. Pour sa première «historique», la sélection algérienne a réussi un parcours honorable avec un bilan positif de quatre victoires contre deux défaites, et grâce auxquelles elle s’est finalement classée à la 5e place, sur un total de 10 pays participants. «Le simple fait d’avoir remporté nos derbies contre la Tunisie et le Maroc fait de nous les champions du Maghreb, ce qui n’est pas rien, surtout pour une jeune sélection comme la nôtre, qui ne figure pas encore dans le classement de la Fédération internationale», a considéré l’entraîneur des Verts, le Malien Ousmane Mané, entièrement satisfait du rendement de ses joueurs. D’ailleurs, le président de la Fédération algérienne, Sofiane Benhassen, a affiché sa satisfaction quant aux résultats obtenus, en se disant «fier de la sélection nationale», qui selon lui «a raté d’un cheveu la qualification» au dernier carré, ajoutant qu’avec cette honorable 5e place, «la sélection algérienne a bien représenté les couleurs nationales, surtout que sa création est toute récente et qu’elle s’est contentée de quelques stages seulement pour préparer cet évènement à cause du manque de moyens. On est la première sélection maghrébine et arabe à être la mieux placée».
Et c’est, justement, de bon augure pour cette sélection qui devrait jouer la qualification aux Jeux olympiques de Tokyo au mois de septembre prochain au tournoi africain prévu en Côte d’Ivoire. A quelques jours de la fin des JAJ, les jeunes athlètes algériens ont prouvé que la relève existe bel et bien et il ne reste plus qu’aux responsables concernés, quels que soient leurs niveaux respectifs, à les aider pour leur permettre de progresser et être les futurs stars algériennes à l’échelle continentale, voire mondiale. A bon entendeur…
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