Un appel a été lancé aux historiens, jeudi à Jijel, les invitant à ne donner crédit qu’aux « sources fiables » pour écrire l’Histoire du pays.
Des participants au séminaire sur la résistance populaire au débarquement français de 1664 par lequel le Duc de Beaufort voulait prendre cette ville côtière, ont plaidé pour une lecture « non idéologique » de l’Histoire mais plutôt pour une lecture « éducative » à même d’apporter un meilleur éclairage des pages du passé et, également, « transcender certains clichés et stéréotypes du complexe du colonisé ».
Le recours aux sources sûres et fiables demeure « le socle » sur lequel l’Histoire objective de l’Algérie doit être écrite, « loin des préjugés », ont notamment souligné Hosni Kitouni (auteur de « La Kabylie orientale dans l’Histoire », et Ali Khellassi, universitaire, dans leurs conférences consacrées à la défaite des troupes du Duc de Beaufort il y a 351 ans, exactement le 31 octobre 1664.
La tentative française d’occuper les côtes jijeliennes s’était soldée par une retentissante déroute avec, à la clé, de lourdes pertes humaines, 1.500 militaires français ayant été tués, 900 autres faits prisonniers en plus d’un millier de blessés.
Les populations locales, aidées par les janissaires venus en renfort d’Alger, ont eu raison de cette expédition dont le but principal était de mettre la main sur toute la méditerranée, a-t-on indiqué.
Le Dr. Ali Khellassi, ancien cadre du ministère de la Culture, a indiqué à l’APS qu’il y eut, en tout, 28 expéditions, dont 18 sur Alger. Il a par ailleurs souligné que la défaite des troupes du Duc de Beaufort eut de des échos ‘‘profonds’’ en France et ailleurs, à telle enseigne que certains grands historiens ont affirmé que le terme ‘‘Jijel’’ devint synonyme de « débâcle » aux yeux des français.
Trois autres conférenciers ont abordé certains aspects liés à cette tentative de débarquement. Ils ont notamment mis en exergue la farouche détermination des populations locales de repousser toute occupation de leur territoire par des forces étrangères.
Un documentaire vidéo sur le naufrage du vaisseau La Lune, repéré au large de Toulon (France) en 1995, a été projeté dans la grande salle de la maison de la Culture en présence, notamment, de jeunes lycéens et de stagiaires des établissements de Formation professionnelle.
Auparavant, lors de son allocution d’ouverture du séminaire, le wali de Jijel, Larbi Merzoug, a rappelé l’importance d’une telle rencontre culturelle et historique pour mettre en relief les moments forts qui ont jalonné la longue histoire de l’Algérie, couronnée avec le recouvrement de la souveraineté nationale, le 5 juillet 1962, après 7 ans et demi de guerre contre la colonisation française.
Ce séminaire, représente aussi une opportunité pour rappeler, une nouvelle fois, le courage, la bravoure et l’abnégation du peuple algérien pour la défense de son pays, a-t-il souligné.
Rencontré par l’APS en marge des débats, le sportif Nabil Neghiz a affirmé s’être « abreuvé », l’instant d’une journée, d’un vrai cours d’histoire qui lui a permis ‘‘d’oublier’’ les stades de football. ‘‘Ce fut une véritable et instructive plongée dans l’histoire de ma ville natale’’, a souligné l’entraineur-adjoint de l’équipe nationale de football.
Des expositions de photos et des projections de films documentaires ont également marqué ce séminaire dont la tenue coïncide avec la commémoration du 61ème anniversaire du déclenchement de la Révolution.