La maire de Rome, Virginia Raggi, a déclaré mercredi qu’elle refusait de soutenir la candidature de la capitale italienne aux Jeux olympiques de 2024. Seules Paris, Los Angeles et Budapest restent désormais dans la course.
« Non ! ». « Absolument non ! ». La nouvelle maire de Rome Virginia Raggi du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), a enterré mercredi 21 septembre la candidature « irresponsable » de la capitale italienne à l’organisation des JO-2024, laissant seules en course Budapest, Los Angeles et Paris.
« Il est irresponsable de dire ‘oui’ à cette candidature. Non aux Jeux du béton ! Absolument non ! Non aux cathédrales dans le désert », a martelé Virginia Raggi lors d’une conférence de presse très attendue, plus de trois mois après son arrivée à la mairie.
Une capitale surendettée
La semaine dernière, le président du Comité olympique italien (Coni), Giovani Malago, avait prévenu que ce retrait redouté du soutien de la mairie de Rome reviendrait à enterrer le projet. « Nous perdons une occasion incroyable pour Rome et pour l’Italie », a réagi le comité de candidature sur Twitter.
Si l’édile de la ville a rappelé les renoncements de Hambourg et Boston, qui ont un temps envisagé de se lancer dans la course à l’organisation des JO-2024, Giovani Malago a réagi avec amertume après l’annonce, regrettant un abandon « au 30e km du marathon », alors que les villes allemande et américaine « n’avaient pas commencé la course ».
Pour Virginia Raggi, il ne s’agit que du prolongement de ses promesses de campagne : Rome, ville surendettée, a d’autres priorités que l’organisation des JO-2024, avait ainsi insisté la candidate du Mouvement 5 étoiles. La dette de Rome s’élève déjà à 13 milliards d’euros, la ville n’a pas encore fini de rembourser les emprunts liés aux JO-1960 et vient à peine de payer les dernières traites pour le Mondial de football de 1990… « Nous n’hypothèquerons pas l’avenir de cette ville ». Et la maire de poursuivre : « Les Jeux sont toujours une sorte de rêve qui se transforme en cauchemar pour les habitants et avant tout une bonne affaire pour les lobbies ».
« Nous avons un projet pour Rome bien plus ambitieux », a-t-elle assuré, en promettant de lancer un vaste programme de restructuration des équipements sportifs communaux, assurant que les Romains attendaient de toute façon qu’on résolve d’abord les problèmes de transports et de propreté de la ville.
Verdict le 13 septembre 2017
Giovani Malago a pourtant répété mercredi que le projet devait être « à coût zéro » pour la ville. Le budget, évalué à 5,3 milliards d’euros, devait être entièrement à la charge du comité olympique, des sponsors et de l’État italien.
Le dossier avait également le soutien appuyé du chef du gouvernement italien, Matteo Renzi (centre gauche), qui a déjà exprimé sa colère contre la volonté du M5S d’enterrer la candidature.
« Dire non à une grande occasion de développement et d’emplois pour l’Italie est une erreur. Et le faire pour diverses raisons internes à son propre parti n’est pas seulement une erreur : c’est un geste triste et cynique », avait-il lancé, en allusions aux difficultés internes au sein du M5S, alors que Mme Raggi peine à s’imposer à la mairie de Rome et n’a toujours pas réussi à constituer son équipe.
L’histoire se répète pour Rome : en 2011, le Coni avait déjà renoncé à une précédente candidature pour les JO-2020, le chef du gouvernement de l’époque, Mario Monti, ayant estimé que le pays, alors en pleine crise budgétaire, n’en avait pas les moyens.
Tokyo avait profité de ce retrait en remportant l’élection devant Istanbul. Pour 2024, Los Angeles et Paris font figure de favoris, tandis que Budapest se place en outsider. Verdict le 13 septembre 2017 à Lima.