«La règle du 51/49% dissuade les PME américaines de venir investir en Algérie.»
L’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Joan A. Polaschik, qui a sondé les chapelles politiques proches du pouvoir et celles de l’opposition à travers ses rendez-vous d’écoute cycliques et récents, a déclaré, hier, dans un entretien paru sur le site Impact24 que «les choses sont en train de bouger sur le plan politique en Algérie». Toutefois, pour y voir plus clair dans l’évolution politique, elle attend d’observer le lancement effectif du processus de la révision et le contenu du projet de la nouvelle Constitution: «Nous attendons comme tout le monde le lancement des réformes constitutionnelles. La situation sera plus claire dans quelques semaines ou dans quelques mois», a-t-elle soutenu.
Sur le plan économique, Mme Joan A. Polaschik, s’oppose au maintien de la règle du 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie, une mesure introduite par la loi de finances 2009. «Le changement de cette règle sera une bonne chose pour l’économie algérienne car les restrictions sur l’investissement étranger freinent la croissance économique», a-t-elle justifié. Selon elle, «en introduisant des changements dans la réglementation, il y aura plus d’investissements étrangers en Algérie». Sur ce point, elle indique que «si certaines grosses firmes se sont installées en Algérie dans le cadre de cette règle, en revanche les PME, qui sont le moteur de la croissance économique, sont freinées par cette disposition».
Dans ce contexte, Mme Polaschik souhaite «plus d’ouverture de l’économie algérienne». «Du rapport Ease of Doing Business de la Banque mondiale, il ressort clairement qu’ «il existe des obstacles en Algérie pour l’investissement. Il suffirait que l’Algérie fasse preuve d’ouverture pour que les sociétés américaines soient plus présentes», a-t-elle fait savoir. La polémique autour de la supposée promesse d’investissement de 260 milliards de dollars à Détroit faite par le ministre de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb relève d’ une fausse interprétation de ses propos.
L’ambassadrice qui était présente aux conférences sur l’investissement en Algérie qui se sont déroulées à Washington et à Détroit, a précisé que «le ministre a juste évoqué le plan quinquennal public pour l’investissement en Algérie, et non pas aux Etats-Unis». «Il me semble qu’il y a eu une fausse interprétation ou alors le maire de Détroit a entendu ce qu’il voulait entendre.
Le ministre a bien évoqué les opportunités d’investissements en Algérie», a-t-elle ajouté. Dans le cadre de la prospection des opportunités d’investissement en Algérie, elle a divulgué qu’«une entreprise spécialisée dans la fabrication de cartouches d’imprimerie de haute technologie souhaite s’installer en Algérie. Ses responsables sont ici à la recherche de partenaires locaux».
«Ce type de projet peut intéresser l’Algérie puisqu’il présente une opportunité de transfert de technologie et entre justement dans le cadre de la diversification économique», a-t-elle estimé. Sur un autre plan, elle a souligné que «les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie sont excellentes».
Elle a salué le rôle de l’Algérie dans son soutien au processus de paix au Mali, ainsi qu’en Libye. S’agissant justement du chaos libyen, elle déclare qu’«il n’y a aucune solution militaire en Libye, il faut une solution politique».
En somme, une position similaire à celle du gouvernement algérien qui s’oppose à l’intervention militaire en Libye. Au sujet de la question du Sahara occidental, elle a indiqué que «les Etats-Unis jouent un rôle très important pour soutenir les efforts de l’ONU il ainsi que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, l’ambassadeur Christopher Ross, pour trouver une solution juste, pacifique et mutuellement acceptable par les deux parties». «L’ambassadeur Ross sera de retour dans la région au mois de janvier», a-t-elle dit.