Le certificat d’accréditation a été remis cette année à la Sarl NORMISO, une entreprise spécialisée dans le contrôle des marchandises et équipements
L’accréditation qui concerne les laboratoires, les organismes d’inspection et les organismes de certification est définie comme étant une reconnaissance, par un organisme tiers, de la compétence d’un organisme dans un créneau donné. Une démarche volontaire qui a pour objectif de mettre en avant sa compétence et son savoir-faire. Le processus obéit à un référentiel normatif définissant des critères requis et bien définis en termes de système qualité et de compétence technique. Aussi, «le visa» de l’organisme accréditeur est soumis à un audit ou une pré-évaluation qui porte aussi bien sur le système qualité que sur la compétence technique sur la base d’une norme définie. C’est cette reconnaissance officielle de la compétence qui donne du crédit au produit, service ou prestation fournis, et, par conséquent, rassure et sécurise le consommateur. En Algérie, l’accréditation est récente et les textes régissant l’activité n’ont pas atteint la maturité voulue. Aussi, les efforts déployés par ALGERAC, l’organisme algérien d’accréditation, depuis 2006, visent justement à ancrer cette culture de la certification qui constitue une garantie pour la qualité. La célébration de la Journée internationale de l’accréditation, coïncidant avec le 9 juin de chaque année, organisée hier au centre commercial d’El-Hamma, par ALGERAC, sous l’égide du ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, a été l’occasion de passer en revue le cheminement du processus d’accréditation en Algérie depuis la création d’ALGERAC en décembre 2005, ainsi que les perspective de développement de l’activité, et ce en présence d’organismes certificateurs et des Programmes d’appui à l’assistance technique présents dans notre pays. Placée sous le thème «Sécurité des aliments et qualité de l’eau potable», sur initiative de l’ILAC (laboratoire international de l’accréditation) et de l’IAF (Forum international de l’accréditation), cette journée sera marquée par l’intervention d’experts sur «le système Qualité d’ALGERAC et sa reconnaissance internationale», et sur «l’accréditation des laboratoires et des organismes d’inspection». Des témoignages d’organismes accrédités tels que Vincotte, Veritas-Inspection, CSC Expertise6Inspection ont été recueillis pour la circonstance. L’intervention du représentant du MIPMEDI, en l’occurrence M. Bekkouche, a ressorti «une méconnaissance du concept de l’accréditation pour certains décideurs et opérateurs». Aussi, l’Algérie s’est «munie de cet outil pour faire face aux exigences de son économie, mais aussi aux interfaces internationaux». Bien que «la grande satisfaction reste la reconnaissance d’ALGERAC par les instances internationales», ce responsable relèvera que «le niveau souhaité n’est pas encore atteint en Algérie». De même, «la confusion persiste, car on ne discerne pas encore la certification de l’accréditation ou encore de l’agrément», a-t-il déploré. Par conséquent, «il faudra revoir l’ensemble de l’arsenal juridique, sensibiliser les opérateurs à la nécessité quant à se conformer aux normes et atteindre l’expertise requise», a-t-il affirmé. Dans cette optique, son département est disposé à apporter son soutien pour consolider l’action d’ALGERAC, conclut l’intervenant.
Plus de 2.000 laboratoires recensés
Le directeur général d’ALGERAC, M. Noureddine Boudissa, souligne, pour sa part, l’importance de l’accréditation, notamment dans les domaines de l’eau et de l’alimentation, thèmes retenus pour cette année, d’autant plus qu’il s’agit de la fiabilité du produit et de la sécurité du consommateur, fait-il remarquer. Par la même occasion, l’intervenant a mis en exergue le rôle de la coopération internationale pour l’acquisition de l’expertise. «La référence internationale (ISO/CEI 17 011) est un passage obligé», a affirmé, dans ce sens, M. Boudissa. Aussi, «l’Algérie est interpellée pour que l’assise juridique de l’accréditation puisse œuvrer dans ce sens», à savoir «donner les garanties suffisantes de sécurité au consommateur». «Aussi, les organismes européens sont eux aussi appelés à contribuer davantage, à travers l’apport technique, aux organismes certificateurs et laboratoires d’expertise, sachant que plus de 2.000 laboratoires sont recensés au niveau national et ont besoin d’accréditation», a-t-il déclaré. Concernant le bilan d’ALGERAC pour la période 2009-2012, il est noté que 75 laboratoires et inspections ont été pré-évalués, alors que 10 accréditations ont été effectuées dans les domaines de l’inspection, de la certification et de l’étalonnage. Au titre des perspectives, de grands efforts ont été déployés en direction de la coopération internationale en vue de mobiliser l’expertise nécessaire, notamment avec l’UE (projets de jumelages dans le cadre de l’accord ACCAS) et la coopération allemande. Dans le cadre du programme PME II, 35 laboratoires et 10 organismes d’inspection ont été sélectionnés en vue de les faire bénéficier d’un accompagnement à l’accréditation. Un premier lot de 10 organismes de l’évaluation de la conformité (OEC) demandeurs d’accréditation sont attendus en septembre 2012, a affirmé M. Boudissa. Le bilan fait état également d’un projet de coopération régionale dans le domaine de l’infrastructure Qualité au Maghreb qui sera exécuté par le PTB sur une durée de huit ans, au titre de la coopération allemande. Il s’agira du renforcement d’une infrastructure Qualité pour l’énergie solaire au Maghreb. Pour rappel, le certificat d’accréditation a été remis cette année à la Sarl NORMISO, une entreprise spécialisée dans le contrôle des marchandises et équipements.
D. Akila