Cahin-caha le sport féminin tente de se frayer ou plutôt de se (re) frayer un chemin. Malgré les obstacles, les traditions et les us qui pèsent sur la société, il s’est imposé dans un monde sportif un tantinet machiste.
Les Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah (athlétisme), Salima Souakri et Soraya Haddad (judo), et d’autres encore qui se sont illustrées en handisport à l’image de Nassima Saifi, ont donné, par leurs performances sur la scène internationale, une aura inégalée à la pratique sportive. Mais pour faire bouger les lignes, il en faut plus. Comme par exemple encourager le sport scolaire, parent pauvre de l’éducation nationale et aussi construire des espaces pour
Réhabilitation, promotion et redynamisation. Tels sont les maîtres mots du programme décidé par les pouvoirs publics pour faire renaître le sport féminin. « L’objectif est d’augmenter le nombre de licenciées, toutes disciplines confondues, ainsi que celui de l’encadrement sportif féminin au niveau de toutes les institutions du secteur pour permettre une représentativité des femmes et leur accès aux postes de responsabilité », a souligné la chargée d’études au ministre de la Jeunesse et des Sports, Ourida Aït-Amir. Autre objectif : augmenter le nombre de participants aux compétitions nationales, régionales et internationales. « Cette stratégie vise aussi la prise en charge des meilleurs jeunes talents féminins et le développement du niveau sportif des équipes féminines en élevant le niveau de performance en multipliant le nombre de rencontres à l’échelle nationale », précise la responsable. Selon elle, « cette dynamisation » a permis d’enregistrer, au titre de la saison 2010-2011, 234.797 licenciées englobant toutes les disciplines sportives, à l’exception du sport scolaire avec une moyenne de 3.106 athlètes par wilaya. Sachant que Sétif, Blida, Alger, Bejaïa et à un degré moindre Tlemcen sont les wilayas qui enregistrent le plus grand nombre de licenciées en sport olympique. « La relance des activités des associations, pivot essentiel de la dynamisation du sport féminin, nécessite la réalisation des centres sportifs féminins dans chaque wilaya », souligne la chargée d’études. Côté tendance, Aït-Amir reconnaît que l’engouement est plus pour les sports individuels et les sports de combat comme le judo, le karaté do et l’athlétisme. Et de rappeler que des noms comme Boutemine, Boulemerka, Benida ou encore Katia Belabbès ont hissé haut le sport féminin. La preuve ? Durant la saison 2011-2012, 52,52 % des médailles remportées lors des compétitions nationales et continentales ont été récoltées par des sportives.
Souhila Habib