Journée mondiale de lutte contre le Diabète : Une maladie dangereuse par ses complications

Journée mondiale de lutte contre le Diabète : Une maladie dangereuse par ses complications

L’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, qui compte 30.000 adhérents, se fixe comme principal objectif la sensibilisation aux dangers du diabète et ses complications. Parmi les complications, justement, la lésion du pied du malade qui se termine généralement par une amputation. À ce propos, Fayçal Ouhadda, président de l’Association, a, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, appelé les pouvoirs publics à mettre en place des structures spécialisées, pour éviter aux patients  le parcours du combattant et pour une meilleure prise en charge.

Pour marquer la Journée mondiale de lutte contre le diabète, le Forum Santé d’El Moudjahid a reçu, hier, M. Fayçal Ouhadda, président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, et le docteur Habitouche Abdelhafid, médecin  coordinateur à la Maison du diabète du Ruisseau. Et parce que le thème de cette année fait du malade le centre d’intérêt, «Mettons le malade au centre de l’intérêt», la rencontre avec les représentants de la presse nationale a tourné essentiellement autour du   diabétique et de sa prise en charge.  Une prise en charge qui doit être sérieuse, car les spécialistes présentent cette pathologie comme incurable, mais traitable.

Traitable dans le sens où le plus important est d’éviter les complications, comme la rétinopathie  à l’origine de cécité chez un grand nombre de malades, l’insuffisance rénale, l’hypertension suite à des dysfonctionnements neurovasculaires occasionnés par le déséquilibre du taux de glycémie dans le sang, des infarctus, et l’ulcération du pied du malade. Une complication mal vécue par le patient et très coûteuse.  Il faut savoir qu’outre l’état psychologique du patient suite à  l’amputation de l’un de ses membres, il y a l’impact socio-économique de la prise en charge estimée à 900.000 DA/an pour chaque malade. Il faut dire aussi que les amputations sont les résultats d’un manque de conseils préventifs par le corps médical ou par manque de respect des consignes des médecins.

C’est pourquoi Fayçal Ouhadda estime que l’urgence aujourd’hui  est l’ouverture de structures spécialisées dans la prise en charge du «pied diabétique». Pour lui, les pouvoirs publics n’accordent pas un grand intérêt à la prise en charge du  pied diabétique comme les autres pathologies. Les complications les plus fréquentes du diabète sont  les amputations des orteils, du pied, voire de la jambe.  À ce propos, il ajoute que  5 à 10% des diabétiques en Algérie souffrent de lésions du pied, dont 7% subissent une amputation. «Pourtant, les gestes préventifs permettant de ne pas arriver à pareille situation existent.» M. Ouhadda précise qu’«en plus de l’absence de ces structures, les médecins ne prennent pas au sérieux le pied diabétique».

Et d’ajouter : «Au niveau de notre association, on reçoit quotidiennement des malades qui se plaignent des médecins qui refusent, pour une raison ou pour une autre, de les prendre en charge au sein des hôpitaux.» Comment éviter les complications ? Les  spécialistes sont en effet formels : un diabétique doit respecter un régime alimentaire strict, et les médicaments ne doivent pas être remplacés par des plantes ou autres.

Le président de l’Association des diabétiques d’Alger a indiqué qu’en Algérie, on recense 15.000 nouveaux cas chaque année, dont 20 % sont des enfants.  C’est pourquoi son association   fait de la sensibilisation son cheval de bataille. Pour lui, la maladie doit être expliquée au patient, et à son entourage, surtout quand le diabétique est un enfant.

Le conférencier explique que dans les différentes campagnes de sensibilisation, des opérations de dépistage ont été menées. Et chaque fois, de nouveaux cas sont recensés. Le plus grand danger, dit-il, ce sont les personnes atteintes de diabète, mais qui l’ignorent. Sensibiliser les citoyens à l’importance d’une alimentation saine, complétée par une activité, essentiellement la marche, reste la principale action menée par l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger.

Pour sa  part, le docteur Habitouche Abdelhafid, médecin  coordinateur à la Maison  du diabète du Ruisseau, et conseiller scientifique de l’Association, estime que le plus grand combat est de continuer à prodiguer des conseils sur le régime alimentaire et sur la nécessité pour les diabétiques de s’informer sur les aliments causant une perturbation de la glycémie. «Nous avions un régime alimentaire méditerranéen, nous sommes passés à un régime occidental.

Et nous avons diminué notre activité ; deux facteurs qui favorisent l’apparition du diabète», dit-il. Et à propos de la Maison du diabétique du Ruisseau, qui a ouvert ses portes en 1995, avec 4 autres, qui recevait à l’époque 500 malades, reçoit aujourd’hui 20.000 patients. Un chiffre qui a influé sur la qualité des soins prodigués, vu que le service est pratiquement submergé. Résultat, les rendez-vous sont espacés, pour ne pas dire très éloignés. Le médecin a expliqué par ailleurs que le diabète le plus répandu en Algérie est le diabète de type 2.

La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète coïncide avec la date du 14 novembre, une date choisie, car c’est l’anniversaire de Frederick Banting, qui, avec Charles Best, a été le premier à avoir développé la théorie à l’origine de la découverte de l’insuline en 1922. C’est l’occasion pour expliquer aux diabétiques les réflexes à adopter pour éviter les complications.

Tous les médecins le disent, le diabète reste une maladie qui ne se guérit pas, mais en revanche se soigne très bien. Il  suffit juste de se surveiller, de garder de bonnes habitudes alimentaires, de pratiquer une activité physique et de prendre régulièrement ses médicaments. En somme, un diabétique peut donc être un malade… en bonne santé