Il a été de tous les podiums nationaux par équipes cette année. C’est vraiment rare qu’un club s’illustre dans les différentes catégories d’âge des minimes, cadets, juniors, espoirs (moins de 23 ans) mais aussi dans la compétition des seniors, cet espace chasse-gardée.
En effet, le Judo Club d’El Harrach dont la vocation première est la formation des jeunes talents a cartonné et s’est mis au cours de la saison sportive 2017-2018 au-dessus de tous.
En amont des compétitions nationales ouvertes aux juniors, espoirs et seniors, les Harrachis se placent juste derrière l’Equipe nationale militaire et le Groupement des pétroliers qui renferment à eux seuls la fraction dominante de notre élite nationale fanion. Mais ce qui rend davantage méritoire la performance des judokas de l’ex-Maison Carrée, c’est le fait qu’ils soient tous formés au sein du club. Un fait rare de nos jours qui ne trouve malheureusement plus de place dans un système sportif national aux fondements sérieusement endommagés.
Pour Saïd Kouimia, le vice-président du club, «Ce n’est pas la première fois que nous réalisons une prestation du genre. Généralement, nous sommes parmi les clubs les plus représentatifs à l’échelle nationale. Mais avec un volume de compétitions plus important cette année, notre palmarès s’est largement étoffé. Il faut rendre hommage au staff technique qui ne ménage aucun effort pour rendre effective la concrétisation de nos objectifs sportifs.
Nos préoccupations premières restent la formation sportive, l’éducation et les loisirs à destination d’un plus grand nombre possible de jeunes et moins jeunes. Nous voulons que nos jeunes soient formés au standard international. Le judo dans le monde évolue et nous devons nous aussi nous mettre à niveau de ce qui se fait de mieux à l’échelle internationale. Désormais, il ne sera plus possible de prétendre à une médaille olympique si l’on n’entreprend pas avec méthode la construction sportive d’un athlète, très tôt et dès le jeune âge ».
Au Judo Club d’El Harrach, qui fêtera l’année prochaine ses 45 ans d’existence, la satisfaction était grande lorsque cette année, deux jeunes judokas cadets se sont hissés au niveau des meilleurs judokas du monde de leur catégorie d’âge. Il s’agit d’Aghiles Imed Benazoug qui s’est classé second dans la Ranking-list mondiale de la Fédération internationale de judo (FIJ) et d’Ahmed Rebahi classé à la quatrième place.
Toujours selon Saïd Kouimi qui explique «Notre stratégie a payé puisque mis dans le bain de la compétition internationale, nos jeunes se sont bien débrouillés. Ils ont acquis l’expérience sportive qu’il faut grâce aux contacts avec les autres judokas notamment européens et asiatiques. Nos cadets et juniors ont pris part à deux opens africains, ceux de Tunis et de Casablanca avec des résultats probants. Les sacres n’ont pas attendus à venir puisque quatre de nos judokas sont devenus cette année champions d’Afrique».
Le palmarès sportif du Judo Club d’El Harrach ne s’est pas arrêté là cette saison. Au plan national, les minimes se sont classés seconds aux championnats d’Algérie, alors que les cadets, de la catégorie d’âge charnière ont réalisé un doublé, championnats individuels et Coupe d’Algérie.
Excellente performance aussi des juniors et des espoirs (moins de 23ans) qui ont terminé vice-champions d’Algérie. Ils ont été devancés par le Groupement des pétroliers (GSP), un club huppé. La dernière réussite des judokas harrachis qui a bouclé la saison est celle des cadets qui ont constitué cinquante pour cent de l’effectif des judokas ayant pris part à la récente troisième édition des Jeux africains de la jeunesse d’Alger. Les judokas harrachis, Ahmed Rabahi et El Mahdi Abdelatif Boubetra ont remporté l’or dans l’épreuve par équipes et respectivement l’argent et le bronze dans la compétition individuelle.
A la question, y a-t-il une particularité dans la réussite du Judo Club d’El Harrach ? Toujours selon Saïd Kouimia « la stabilité des structures et la conjugaison des efforts des acteurs du club ont porté leurs fruits. Il y a aussi l’organisation pédagogique qui permet à des jeunes judokas de passer d’un niveau de pratique à un autre sans grandes contraintes.
Dans notre club qui compte presque un millier de disciples, répartis en classes d’enseignement et d’entraînement, nous travaillons en équipe et chaque entraîneur-formateur contribue dans le palier où il se trouve à la formation des jeunes talents lesquels jeunes sont par la suite versés dans les classes de la production de la performance sportive. Au Judo Club d’El Harrach existe une philosophie technique et une méthodologie qui sont de plus en plus mieux maîtrisées par les membres du staff technique. Nous faisons ainsi école».
Comment consolider cette dynamique porteuse ? Saïd Kouimia abonde «plus de coordination et de travail entre les membres de notre staff technique mais aussi de nouveaux moyens. Une réussite pour l’entretenir et la faire évoluer nécessite des apports logistiques modernes. Nous avons un projet qui tient la route. Il ne date pas d’aujourd’hui. C’est un projet qui a donné ses preuves. Le projet en question peut aussi servir de référence car il a permis de donner à l’Algérie des champions olympiques et mondiaux.
Les Amar Benyekhlef, Nora Mouloud, Abderrahmane Benamadi, Kamel Larbi, Ahmed Kebaïli et Lyes Bouyacoub pour ne citer que ceux-là ont porté et portent toujours hautes les couleurs nationales. Enfin, nous ne manquerons pas de remercier nos partenaires qui ont cru en notre démarche. Nous citerons l’APC d’El Harrach, la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs de la wilaya d’Alger mais aussi, la Ligue d’Alger et la Fédération algérienne de judo. Il y a également nos sponsors Sonelgaz et la Caar qui nous accompagnent. Nous leurs dirons que l’œuvre que nous avons montée ensemble devra connaître une autre étape et nous comptons énormément sur leur soutien pour réussir de bien meilleures choses».
F. A.