Une récente enquête menée par RMC pointe du doigt des entreprises françaises qui tirent profit de la détresse administrative des migrants en situation irrégulière en France, moyennant des démarches portant gratuites à la base.
Ces entreprises offrent leurs services pour aider ces migrants pour l’obtention de titre de séjour ou de la nationalité française, mais les associations dénoncent ces pratiques comme des arnaques et des détournements de services publics.
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Le business des papiers au détriment des migrants en France
Les témoignages recueillis lors de cette enquête sont révélateurs. En effet, certaines de ces entreprises facturent 800 euros pour obtenir un rendez-vous en préfecture, une étape cruciale pour le dépôt de son titre de séjour en France. Une démarche gratuite, mais jugée difficile par de nombreux migrants.
Une autre victime de ces pratiques a perdu plus de 1700 euros après qu’une société a mal traduit des documents pour son dossier d’obtention de la nationalité française, entraînant le rejet de sa demande et la perte de son argent.« C’est simple, ces sociétés n’y connaissent rien« , dénonce une association de protection des droits des migrants.
Bien que ces services d’aides aux migrants existent depuis plusieurs années en ligne, on trouve désormais des enseignes dans les grandes villes françaises comme Marseille, Lyon et Paris.
De son côté, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, se dit rester attentif à ces pratiques, qui pourtant causent préjudices à ces migrants. En effet, il explique que ces entreprises s’inscrivent dans le cadre du service à la personne.
Régularisation des migrants : des interrogatoires controversés dans les Hauts-de-Seine
La préfecture des Hauts-de-Seine se retrouve au cœur d’une polémique pour avoir imposé des tests non réglementaires aux migrants sans papiers sollicitant une régularisation. Selon une enquête de MédiaPart, les agents soumettent ces personnes à des interrogatoires surprises, portant sur la culture générale et leur vie privée, sans aucune base légale.
Ces pratiques controversées sont perçues comme discriminatoires et attentatoires à la dignité des demandeurs. Bien que la préfecture justifie ces tests comme une évaluation des connaissances des valeurs républicaines, l’argument peine à convaincre face aux nombreuses critiques.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des conditions de régularisation en France. Elle fait écho à une récente affaire en Isère, où la justice a dû intervenir pour suspendre une plateforme en ligne illégale imposée aux étrangers pour leurs démarches administratives.
Face aux protestations et aux témoignages recueillis, la légitimité de ces pratiques est remise en question, notamment concernant l’absence de lien entre les questions posées et les critères officiels de régularisation. Cette situation soulève un débat plus large sur le respect des droits des personnes en situation irrégulière dans leurs démarches administratives.
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