Meriem Kaci
L’affaire des porteurs du drapeau amazigh arrêtés dans les manifestations populaires pour le changement pour délit «d’atteinte à l’unité nationale» connait de nouveaux développements avec la programmation des audiences. Notamment à Chlef où le parquet vient de programmer une première audience, pour deux manifestants arrêtés le 21 juin dernier. Ces deux personnes comparaîtront devant le juge le 28 juillet prochain.
Les charges qui pèsent sur elles selon l’article 79 du code pénal sont passibles de peines d’emprisonnement d’une durée d’un à dix ans et d’une amende de 3000 à 70 000 DA. Pour le collectif d’avocats chargés de les défendre, c’est «un bon signe» dans la mesure où le jugement des manifestants intervient dans des délais raisonnables. Des membres de ce collectif espèrent même obtenir «un non-lieu ou, au pire, une condamnation avec sursis». Les arrestations des porteurs de drapeau berbère, rappellent-ils, ont eu lieu au lendemain du discours prononcé par le chef d’état-major de l’ANP. Ahmed Gaïd Salah a instruit les forces de l’ordre de procéder à l’application «ferme et précise» des lois en vigueur concernant l’emblème national en référence à l’article 06 de la Constitution qui n’interdit pas l’exhibition de bannières culturelles ou identitaires, expliquent-ils.
A Alger, ce sont 31 manifestants qui ont été placés en détention préventive et attendent d’être jugés pour cette même affaire de drapeau berbère. Des audiences devaient être programmées les 10 et les 17 juillet derniers, mais elles ont été reportées en raison de son boycott par les avocats qui ont dénoncé un «procès politique» et un «recours abusif» aux placements sous mandat de dépôt de personnes ayant manifesté pacifiquement et sans avoir commis de préjudice à quiconque.