« Justice par téléphone » : Louh et Saïd Bouteflika bientôt rejugés

« Justice par téléphone » : Louh et Saïd Bouteflika bientôt rejugés

Plusieurs anciens ministres et hommes d’affaires de l’époque du président déchu Abdelaziz Bouteflika devront être jugés devant tribunal criminel pour des affaires de corruption et d’influence sur des décisions de justice.

Il s’agit de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh, de l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khellil (ainsi que des membres de sa famille), de l’ex-conseiller et frère du président déchu Saïd Bouteflika et de l’homme d’affaires Ali Haddad. L’affaire concerne également plusieurs magistrats de l’époque.

Selon ce qu’a rapporté le quotidien El Watan dans son Édition de ce mardi, la présentation prochaine des mis en causes devant le tribunal criminel intervient suit au rejet de la Cour Suprême des pourvois en cassation contre l’arrêt de la chambre d’accusation près la cour d’Alger. Ainsi, toutes les accusations portées contre pas moins de 15 accusés dans ces affaires ont été validées.

Pour ce qui est des affaires en question, il s’agit, selon la même source, de deux affaires en lien avec l’ancien garde des Sceaux. L’une avec Saïd Bouteflika et Noah Kouninef et l’autre concerne les bracelets électroniques. Ainsi, l’instruction dans l’affaire des « SMS » trouvés sur le téléphone du principal mis en cause est achevée et donc sera renvoyée devant le tribunal criminel.

Détails sur l’affaire dite des SMS

À noter que les SMS retrouvés sur les téléphones de Louh ont été adressés à des magistrats et à Saïd Bouteflika. Ils sont en lien avec des affaires de justice en cours entre 2014 et 2018. Aux côtés de plusieurs hautes cadres du département de la justice, plusieurs magistrats et procureurs ont été cités comme accusés. L’on a également cité Saïd Bouteflika, Chakib Khelil, son épouse Arafat, et ses deux fils, Khaldoun et Sana (tous en fuite à l’étranger), et Ali Haddad.

Dans les détails de l’affaire des SMS, l’instruction a révélé que les messages ont été envoyés par l’ancien garde des Sceaux, sur demande de Saïd Bouteflika, pour des affaires en justice qui concernent Chakib Khelil et des membres de sa famille.

D’autres messages sous forme de SMS ont été envoyés par Saïd Bouteflika à Louh pour trouver un « règlement » à un litige judiciaire opposant le patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, à la chaîne de télévision privée Beur TV. À noter que Saïd Bouteflika avait nié ces accusations.

Tayeb Louh se retrouve également confronté à deux autres lourdes affaires qui sont actuellement en cours d’instruction. Il s’agit de l’affaire des bracelets électroniques et de son intervention, sur demande de Saïd Bouteflika, pour faire annuler le mandat d’arrêt lancé contre un des frères Kouninef, en l’occurrence Karim Noah.