Kadhafi négocie son départ

Kadhafi négocie son départ

Réagissant à l’offre de dialogue et de départ sous conditions du colonel Kadhafi, le président du Conseil national mis en place par les insurgés pour préparer la transition s’est borné à lui assurer qu’il n’y aura pas de poursuites judiciaires s’il quitte la Libye.

Mouammar Kadhafi a-t-il cédé à la pression ? Son offre de dialogue avec l’opposition sur un départ du pouvoir sous certaines conditions le laissent penser, même si un responsable gouvernemental sous le couvert de l’anonymat a démenti formellement par la suite une offre de négociations du dirigeant Mouammar Kadhafi en direction de l’opposition.



Bien qu’ayant refusé de dialoguer avec lui, l’opposition n’entamera pas de poursuites judiciaires contre le numéro un libyen Mouammar Kadhafi s’il démissionne et quitte le pays. C’est ce qu’a assuré hier, l’ancien ministre de la Justice, Moustapha Abdeljalil, qui préside du Conseil national mis en place par les rebelles pour préparer la transition. Il a indiqué que le numéro un libyen n’avait pas envoyé lui-même d’émissaire, mais que des avocats de Tripoli s’étaient proposés comme intermédiaires. “Il n’a envoyé personne.

Des gens se sont proposés comme intermédiaires pour arrêter le bain de sang et mettre fin à ce qu’endurent les habitants de Misrata”, a déclaré M. Abdeljalil par téléphone à l’agence AFP, avant d’ajouter : “Ces gens sont des avocats militants de Tripoli.” Il soulignera également : “Nous sommes évidemment favorables à mettre fin au bain de sang, mais il doit d’abord démissionner, puis il doit partir, et nous n’engagerons pas de poursuites pénales contre lui”, sans préciser si cette immunité avait été suggérée par les avocats de Tripoli. Quelques instants auparavant, des insurgés qui luttent depuis plus de trois semaines contre le régime ont révélé qu’un représentant du numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, a proposé d’ouvrir des négociations avec l’opposition, mais cette offre a été immédiatement rejetée. “Je pense qu’il y a eu une tentative des gens de Kadhafi auprès du Conseil national provisoire.

Elle a été rejetée”, a déclaré Mustafa Gheriani, chargé des relations avec les médias au quartier général de l’opposition à Benghazi. “Nous n’allons pas négocier avec lui. Il sait où se trouve l’aéroport de Tripoli et tout ce qu’il a à faire est de partir et de mettre fin au bain de sang”, a-t-il ajouté. Un autre représentant de l’opposition, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré à l’AFP qu’un médiateur avait approché le Conseil national lundi mais qu’il n’y aurait pas de discussion tant que M. Kadhafi n’aurait pas quitté le pays.

Sur le terrain, un avion de chasse a mené une attaque hier dans le désert, sans faire ni victime ni dégât, à l’est du port pétrolier de Ras Lanouf, base la plus avancée de l’opposition dans l’Est libyen. Le missile a explosé près de l’autoroute, à environ 100 mètres de quelques maisons à la lisière de cette ville stratégique située à environ 300 km au sud-ouest du siège de l’opposition à Benghazi et contrôlée depuis vendredi par les insurgés qui luttent contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Selon des témoins, une attaque similaire avait déjà eu lieu une heure plus tôt dans la même zone. L’aviation libyenne a mené des raids quotidiens sur les positions des insurgés dans l’est du pays, essentiellement sur la ligne de front mais aussi à Brega et Ajdabiya, verrous stratégiques vers Benghazi.