«La qualité du groupe, j’en ai pris connaissance lors des éliminatoires»
«La préparation sur le gazon synthétique ne nous dérange pas»
«Chaouchi est un joueur doué»
C’est vrai qu’il est encore tôt pour juger l’état de forme des joueurs, c’est vrai aussi que tant que l’équipe n’a pas joué un match sur un grand terrain, mais il n’y a des signes qui ne trompent pas sur la qualité de certains nouveaux.
Parmi eux, Fouèd Kadir qui n’a eu besoin que d’un petit sixte pour émerveiller les rares privilégiés qui assistent aux entraînements des Verts depuis le début du stage le 13 mai dernier. Toute la panoplie du joueur technique était là : contrôles orientés, crochets courts, passes millimétrées, gestes techniques, tout ça avec une fantaisie et une nonchalance.
Il y a eu particulièrement deux actions qui font d’ores et déjà de Kadir un joueur au-dessus du lot. D’abord, un contrôle orienté suivi d’un double crochet court qui a laissé pantois ses vis-à-vis, ensuite un contrôle du talon qui lui a permis de récupérer.
«Je suis là pour apprendre avant tout»
Derrière l’excellent joueur qui n’a eu besoin que de deux séances d’entraînement pour convaincre tout le monde se cache un homme réservé et humble. Dans toutes les déclarations qu’il a faites aux médias, Kadir répétait à satiété qu’il était là avant tout pour apprendre, apprendre et apprendre. «Je vais énormément travailler, beaucoup écouter. Et puis si pas bonheur, je suis dans les 23, je continuerai à faire profil bas, à prendre tous les conseils que je peux. Même si je ne joue pas, ce n’est pas trop grave, je suis avant tout là pour apprendre et durer dans cette équipe d’Algérie», confirmait-il dans une déclaration à Fifa.com.
Le seul nouveau à avoir dîné avec Saâdane
Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, n’a pas attendu longtemps pour se rendre compte que Fouèd Kadir possède les qualités pour aller en Coupe du monde. Il a suffi d’un match de L1 à Saâdane pour tomber sous le charme de ce joueur au parcours atypique qui a attendu l’âge de 24 ans pour signer son premier contrat pro à Amiens. «Rien n’a jamais été facile pour moi et je pense qu’aujourd’hui c’est ma force. Je ne me fixe aucune limite. Tout est allé tellement vite que je ne vois pas pourquoi cela devrait s’arrêter», dit-il les yeux plein d’espoir. Il a été le seul nouveau à avoir été invité à un dîner par Saâdane qui lui a tenu un discours très rassurant.
Déjà international algérien à 20 ans !
A l’heure où le débat sur les intentions de ceux qui ont proposé leurs services pour jouer en Equipe d’Algérie au lendemain de la qualification au Mondial, Fouèd Kadir ne semble pas concerné par cette histoire. Il y a quelques années, Ighil et Tasfaout alors sélectionneurs des Espoirs ont monté une sélection de joueurs d’origine algérienne évoluant en Europe et Kadir en faisait déjà partie.
«J’ai répondu à l’appel des sélectionneurs avec plaisir et j’en garde un excellent souvenir avec le nombre impressionnant de supporters algériens venus nous voir, pour eux ce n’était qu’un match amical», raconte Kadir qui espère que cette fois-ci cette sélection ne sera pas un feu de paille : «Je vous l’ai dit, je veux durer en Equipe nationale.» Avec les qualités qu’il a montrées jusque-là, il est partie pour un long bail avec les Verts.
Kadir : «Je ne suis pas ici pour remplacer Meghni, mais pour prouver mes qualités»
Après une semaine de préparation, comment avez-vous trouvé l’ambiance ?
Sincèrement, le climat est formidable. Nous formons une belle famille. Nous, les nouveaux, n’avons pas eu de problème d’adaptation. Je dois préciser le rôle très important des anciens joueurs qui ont facilité notre intégration dans le groupe.
Aujourd’hui le groupe est complet. Les choses sérieuses vont donc réellement commencer, n’est-ce pas ?
C’est vrai que le groupe était incomplet durant les premiers jours. Mais les joueurs intégraient au fur et à mesure le lieu du stage.
J’étais l’un des derniers à être parmi le groupe, car j’étais retenu pour jouer la dernière journée du championnat de France. Avec la présence de tous les éléments et le retour des blessés, les choses sérieuses vont commencer, puisque le staff technique va avoir tous les joueurs sous sa coupe.
N’êtes-vous pas embêté par cette pelouse synthétique ?
Non, je n’ai pas rencontré de problème d’adaptation, car cette pelouse est de bonne qualité.
Vous avez fait bonne impression lors des premières séances d’entraînement. Vous semblez décidé plus que jamais à taper dans l’œil du sélectionneur ?
Bien sûr ! Si je suis ici à Crans-Montana, c’est pour m’imposer et montrer de quoi je suis capable. Je veux travailler avec le plus grand sérieux. C’est le cas de tous les joueurs qui sont ici en Suisse, du moment que nous sommes en train de préparer un grand évènement footballistique. Personnellement, je me sens au mieux de ma forme physique. J’ai aussi le moral au beau fixe, suite à cette convocation qui me permettra de participer avec mon pays à une Coupe du monde.
Etes-vous prêt à remplacer Meghni, si jamais il sera out pour le Mondial ?
Je ne suis pas ici pour remplacer Meghni ou un autre joueur. Saâdane m’a convoqué parce qu’il est convaincu que j’ai le potentiel pour être parmi ce groupe. Je suis ici pour m’imposer dans cette équipe et apporter un plus. Je ne suis pas venu pour remplacer quiconque.
Quel joueur a retenu votre intention durant la séance d’aujourd’hui ?
Il n’y a pas de joueur particulier, car je connais la plupart des éléments qui forment ce groupe, notamment les anciens qui ont pris part aux éliminatoires. Je connais aussi ceux contre lesquels j’ai joué en championnat de France.
Vous avez sans doute découvert un nouvel attaquant, …Chaouchi.
Oui, Chaouchi m’a impressionné, car il joue drôlement bien en tant que joueur de champ, en plus de ses qualités indéniables de gardien de but.
Est-ce que l’absence de neuf éléments pour cause de blessure et de fatigue a perturbé la séance d’aujourd’hui ?
Pas du tout, car on est en phase d’évaluation physique. Malgré ces absences, l’entraîneur avait établi un programme spécial. Le plus important est que les blessés arrivent à récupérer et intègrent le groupe pour entamer ensemble la seconde phase de préparation.
Croyez-vous que l’Algérie est capable de réaliser un exploit dans son groupe ?
On se prépare à Crans-Montana avec l’espoir d’honorer comme il se doit les couleurs nationales. Je trouve que nous avons un groupe capable de réaliser un exploit, malgré la difficulté de la tâche qui nous attend là-bas.
Je pense que dans un tournoi de cette envergure, toutes les équipes partent à chances égales. Beaucoup de paramètres entrent en jeu pour déterminer les qualifiés au prochain tour. L’Algérie a les moyens de passer ce premier tour, surtout en cas de succès contre la Slovénie, notre premier adversaire.
A propos du match contre la Slovénie, avez-vous une idée sur cette équipe ?
Sincèrement, je n’ai pas la moindre idée sur cette équipe slovène qui est l’inconnue de ce groupe. Mais si elle est présente à ce Mondial, c’est qu’elle a un bon niveau. Cette première confrontation sera difficile, mais nous avons les moyens de réaliser un résultat positif.
Un mot pour les Algériens à un moins du Mondial ?
C’est notre première expérience à nous les nouveaux de la sélection nationale. On a été très bien accueillis par les anciens et les autres membres de l’équipe. Je sais très bien que le peuple algérien attend de nous une représentation honorable. C’est la raison de notre présence ici, car on veut tout donner pour défendre la réputation du pays et aussi la nôtre, en tant que joueurs professionnels.
On a remarqué lors des séances d’entraînement que vous êtes très à l’aise sur le terrain, est-ce à dire que vous vous êtes vraiment fondu dans le groupe ou est-ce juste une impression ?
Non ! Non ! Je me suis bien intégré. Je n’ai rencontré aucun problème d’adaptation. Je connaissais déjà Ziani et Guedioura. Avec Adlène, on a joué ensemble chez les espoirs. Donc, je ne suis pas en terrain inconnu. Mon adaptation s’est faite, je dirai, de manière très naturelle.
On voit même au cours des sixtes que vous avez déjà certains automatismes avec les joueurs, non ?
Il y a déjà des automatismes, oui. C’est logique ! Entre les joueurs de haut niveau, les automatismes se font naturellement. Il suffit de jouer simple et de prendre le temps de lire le jeu de l’autre, c’est tout. Après, il va falloir travailler un peu plus tout ça à l’entraînement à fin que la cohésion soit encore meilleure.
Vous avez réalisé une bonne deuxième phase de championnat, alors qu’on n’entendait presque pas parler de vous en début de saison, pourquoi ?
J’étais nouveau en Ligue 1. Le coach a choisi de faire confiance à des joueurs plus expérimentés que moi. Mais au fil du temps, j’ai commencé à faire, petit à petit, mon trou avant de m’affirmer de manière effective vers la fin, voilà !
On vous voit jouer des deux pieds. Etes-vous droitier ou gaucher ?
Disons que je joue indifféremment des deux pieds.