L’écrivain Kamel Daoud a été convoqué pour comparaître devant le tribunal judiciaire de Paris, suite à une plainte déposée par Saâda Arabane, qui l’accuse d’avoir « violé son intimité » en s’inspirant de son histoire personnelle pour écrire son roman « Houris », lauréat du prix Goncourt en 2024.
Selon des informations rapportées par l’Agence France-Presse (AFP) et relayées par plusieurs médias, l’auteur a reçu ce vendredi 14 février une convocation pour comparaître devant le tribunal judiciaire de Paris le 7 mai 2025.
Saâda Arabane réclame à l’écrivain une indemnisation de 200 000 euros, ainsi que la publication d’une éventuelle condamnation, estimant que « la nature fortuite » des similitudes entre sa vie et le roman est « tout simplement inconcevable ».
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Arabane, qui a été suivie par une psychiatre entre 2015 et 2023, affirme que cette dernière est devenue l’épouse de Kamel Daoud en 2016. Elle déclare n’avoir jamais souhaité que son histoire soit rendue publique et « n’a jamais consenti à ce que Kamel Daoud utilise son récit de vie », malgré les demandes qui lui ont été adressées.
Roman « Houris » : Kamel Daoud accusé de s’inspirer de la vie d’une algérienne sans son consentement
Le dossier comprend des dizaines d’extraits du roman « Houris », qui évoquent la famille de l’héroïne, les agressions qu’elle a subies, ainsi que ses cicatrices et tatouages, éléments qui présentent des similitudes frappantes avec le vécu de Saâda Arabane.
Les avocats de la plaignante, William Bourdon et Lily Ravon, ont déclaré à l’AFP que « Cette procédure, dans l’histoire judiciaire des atteintes à la vie privée, sous couvert de fiction, est absolument exceptionnelle ».
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Rappelons que Saâda Arabane, âgée de 31 ans, avait déjà publiquement déclaré mi-novembre sur la chaîne algérienne One TV que le personnage d’Aube dans le roman « Houris » était une représentation de sa propre histoire.
Cette femme, qui a survécu à une tentative d’égorgement en 2000, porte depuis une canule pour respirer et parler. Kamel Daoud l’avait connue en tant que patiente de sa femme, Aïcha Dehdouh, qui était psychiatre, entre 2015 et 2023.
Kamel Daoud, quant à lui, s’était déjà défendu en décembre dernier, affirmant que l’histoire de Saâda Arabane était connue des habitants d’Oran.