Le groupe égyptien Orascom Telecom Holding (OTH) continue de faire la sourde oreille quant à la proposition algérienne de racheter la filiale de téléphonie mobile Djezzy.
Après 23 jours que le gouvernement a affiché ses ambitions d’acquérir cette filiale, (OTH) n’a pas encore affiché sa volonté de la vendre, a indiqué, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi.
«Àce jour, nous n’avons pas d’information dans ce sens, il n’ y a pas eu de volonté affichée pour la cession de Djezzy à l’État algérien», a-t-il répondu à une question de l’APS, en marge d’une séance plénière du Conseil de la nation, sur l’existence de négociations entre les deux parties.
Le ministre a précisé dans le même contexte que le droit de préemption, dont dispose l’État algérien en cas de cession de participations des actionnaires étrangers, «nécessite que l’entreprise mère affiche clairement sa volonté qu’elle entrerait en discussions avec le gouvernement algérien pour pouvoir céder OTA (Orascom Telecom Algérie)».
«Nous avons des positions très claires en ce qui concerne ce dossier (…) nous exercerons notre droit de préemption de 100 % sur le capital de Djezzy et nous prendrons le prélèvement fiscal à hauteur de 20% sur les plus-values», a-til encore tenu à réaffirmer.
Il faut dire que depuis presque un mois, les deux ministres des Finances ainsi que celui de la Poste et des Technologies de l’Information et de la communication, ont multiplié les sorties publiques sur ce dossier, sans que la partie égyptienne ne puisse réagir, ni sur sa volonté de rompre les négociations avec les opérateurs étrangers, ni sur sa volonté de se rapprocher des autorités algériennes afin de céder Djezzy pour l’État algérien.
Il faut dire également que le temps dans cette affaire qui ne cesse de traîner n’est guère du côté d’Orascom, car la firme égyptienne perd de jour en jour des opportunités d’affaires et des points en bourse.
Il est à rappeler que la loi de finances complémentaire 2009 stipule que l’État ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d’un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d’actionnaires étrangers, et ce, afin de mieux observer et réguler le patrimoine économique algérien.
Le droit de préemption permet à l’État de récupérer les projets qu’un investisseur étranger désire transférer à une partie tierce. Il est rappelé également que toutes les opérations de transferts de capitaux par OTA vers l’étranger sont gelées jusqu’à assainissement de la situation fiscale de cette entreprise pour les transferts de ses dividendes, conformément à la loi, mais aussi jusqu’à clarification du futur de OTA avec ses actionnaires actuels.
H. M.