Les avocats du détenu, Karim Tabbou, ont été surpris par le sort réservé à leur client qui est placé en isolement et dans le couloir de la mort dans la prison de Koléa.
Ainsi, le coordinateur de l’Union démocratique et sociale et militant au sein du Hirak, Karim Tabbou, subi un sort qui est réservé aux criminels à l’intérieur de la prison de Koléa, ce qui a suscité l’étonnement et la colère de ses trois avocats qu’ils lui ont rendu visite hier.
Selon les explications, fournies ce matin par Me Aissa Rahmoune au quotidien EL Watan, Karim Tabbou, «est mis en isolement dans une cellule au rez-de-chaussée. Un couloir que fréquentent les condamnés à la peine capitale ». Or que « ces derniers sont pour la plupart dépressifs. Ils crient et font un bruit insupportable. Les lumières sont allumés jour et nuit. Il est interdit de communiquer avec les autres détenus, même lorsqu’ils sortent dans la cour», a-t-il encore ajouté.
Ainsi, Maîtres Aïssa Rahmoune, Zoubida Assoul et Mustapha Bouchachi ont qualifiés cette mise en isolation comme une condamnation avant l’heure. Selon les déclarations de Me Rahmoune, Karim Tabbou ne mérite pas cette sanction pénitentiaire, il est ni «criminel», ni «délinquant», mais il est juste un activiste politique.
Me Rahmoune poursuit en indiquant que « la procédure judiciaire veut que Karim Tabbou soit placé avec les autres détenus dès lors qu’il y a présomption d’innocence. On n’isole pas quelqu’un qui n’est pas encore jugé. Lorsque l’on met quelqu’un en isolement dans ce genre de procès, on assimile cela à une première peine, il s’agit d’une condamnation qui ne dit pas son nom»,
De ce fait, les avocat de Tabbou se demandent pourquoi dans d’autres prisons, «les détenus politiques et les jeunes du hirak sont regroupés dans la même cellule, pourquoi un tel traitement pour Karim Tabbou ?»
Pour sa part, Me Zoubida Assoul, a précisé pour le même journal que le traitement que subit son client en prison relève de la torture morale. «Karim Tabbou a été malmené, il a été privé pendant sa garde à vue d’un droit légal prévu dans le code de procédure pénale, à savoir un coup de fil à ses proches. Et aujourd’hui, il est mis en isolement. Ce n’est pas normal», s’est-elle insurgée.
Par Khelifa Litamine