L’homme politique Karim Tabbou, une des figures du mouvement populaire du Hirak, vient d’être placé en garde à vue à Alger, annonce ses avocats dans un communiqué.
Karim Tabbou a été convoqué ce mercredi suite à une plainte déposée par le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Bouzid Lazhari. Vers 14h, il se présente au commissariat de Châteauneuf où il a été entendu pendant plusieurs heures par des enquêteurs.
5 Heures plus tard, Karim Tabbou est libéré après avoir signé un procès verbal (PV) au même commissariat, mais à sa sortie il s’est rendu compte d’avoir oublié un papier administratif au sein de l’établissement de police. Il retourne à ce dernier, mais une fois à l’intérieur, il est retenu pour une garde à vue.
« Nous informons l’opinion publique que nous nous sommes rapprochés, à 21h30 du commissariat de police où ils nous ont affirmé que Karim Tabbou a été placé en garde à vue », a précisé le collectif de défense dans le communiqué.
« J’ai déposé plainte contre Karim Tabbou » (Bouzid Lazhari)
L’affaire dans laquelle Karim Tabbou est poursuivi remonte à lundi dernier. Voulant rendre hommage à Me Ali Yahia Abdenour (décédé dimanche) en se rendant à son l’enterrement, Bouzid Lazhari s’est retrouvé face à l’hystérie de Tabbou lui demandant de quitter les lieux.
Filmée par des présents, la scène a vite fait le tour des réseaux sociaux suscitant de vives réactions, entre ceux qui ont salué le geste de Karim Tabbou et ceux qui ont dénoncé le non-respect du défunt.
En colère, le président du CNDH annonce, le lendemain de l’enterrement, des poursuites judiciaires contre Karim Tabbou. « J’ai déposé plainte contre Karim Tabbou et ceux qui étaient avec lui (…) Ces individus ont pour but d’appeler à l’ingérence étrangère en Algérie, au nom des droits de l’Homme, comme cela s’est produit en Syrie », a-t-il déclaré.