Dans une déclaration publiée sur le site d’information Algérie patriotique, Khaled Nezzar délatte ses rencontre avec Said Bouteflika le 7 et 30 mars 2019. « J’aimerais apporter un témoignage pour dire jusqu’où était décidé à aller cet homme qui ne voulait pas comprendre, qui ne voulait pas imaginer, que le rideau était définitivement tombé. » , »Jusqu’à la dernière minute, le porte-parole du Président – son frère Saïd – s’est accroché au pouvoir, multipliant les tentatives de diversion, les manœuvres, les manigances désespérées pour garder la haute main sur les affaires du pays. » A déclaré le général à la retraire et l’ancien Ministre de la Défense.
Lors de leur première rencontre l’ancien militaire qualifie Said Bouteflika comme un « homme visiblement dans le désarroi. » Il déclare également avoir conseiller le frère de l’ancien président de répondre aux revendications du peuple, » je lui dis qu’étant donné que le peuple ne veut pas d’un cinquième mandat, qu’il veut aller à une deuxième République et qu’il rejette les membres de la classe politique en charge actuellement de responsabilités, j’estime qu’il faut répondre à ses demandes. Je vous suggère d’étudier les deux propositions suivantes. »
Lors de la rencontre du 7 mars Khaled Nezzar affirme avoir suggérer à Said deux proposition à étudier.
« La première proposition : – Prendre comme base de travail la lettre du président qui parle de conférence nationale, la compléter en précisant les délais quant à sa durée de vie ; – Donner la date exacte du départ du président qui ne devrait pas excéder 6 à 9 mois : – Remplacer l’équipe gouvernementale actuelle par un gouvernement de technocrates. »
«La seconde proposition : – Que le président se retire soit par démission, soit par invalidation par le Conseil constitutionnel ; Parallèlement : – Désignation d’un gouvernement de technocrates »
il suggère également de «création de plusieurs commissions indépendantes qui seraient compétentes pour préparer les futures élections et mettraient en place les instruments pour aller vers la deuxième République.»
«Je suggérais également à Saïd la démission du président du Conseil constitutionnel et ceux des deux chambres du Parlement. Le nouveau président constitutionnel assurerait la vacance du président de la République et légiférerait par ordonnances. Inconvénient : une maîtrise moins aisée du processus du changement. Avantage : cette solution aurait toutes les chances d’être acceptée par l’opinion publique du moment que la décision serait entre les mains d’une instance de transition crédible parce qu’indépendante», détaille-t-il.
Said Bouteflika refuse cette proposition qu’il estime dangereuse pour eux, Nezzar lui pose alors la question «et si cette énième lettre était rejetée, que feriez-vous ?» Il lui répond : «ce sera l’état d’urgence ou l’état de siège !» surprit le général à la retraite lui dit «Si Saïd, prenez garde, les manifestations sont pacifiques, vous ne pouvez en aucun cas agir de cette manière !», «A cet instant, je me suis rendu compte qu’il se comportait comme le seul décideur et que le Président en titre était totalement écart.»
M.A.Y