Le tribunal criminel près la cour de Blida a entendu samedi d’anciens accusés qui sont présentés en tant que témoins après avoir bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire de l’ex-Khalifa Bank.
Nouredine Chadi, qui était directeur général de l’agence de Khalifa Bank de Koléa entre septembre 1999 et septembre 2000, a estimé qu’il « y avait une confusion, car l’agence Chéraga, qui abritait la caisse principale de l’ex-Khalifa Bank, alors que la même agence abritait aussi un compte de l’agence de Chéraga ».
Chadi, qui était accusé avant de bénéficier d’un non-lieu, a déclaré qu’une somme de 14 millions DA a été retirée de l’agence de Koléa en date du 23 août 2000, expliquant que la somme a été transférée par Faouzi Baichi, qui dirigeait la direction des mouvements de capitaux.
Chadi a expliqué au juge que c’est Baïchi qui avait demandé le retrait de cet argent, précisant que « le retrait n’a pas été enregistré le jour même puisqu’il a eu lieu au-delà des heures des comptes établis de façon journalière ».
Selon le même témoin, la présence du directeur des mouvements des capitaux « donnait plus d’assurance et de garantie pour les responsables d’agence », relevant que Baïchi « venait à l’agence au moins trois fois par semaine pour retirer le surplus d’argent ».
Le témoin Chadi a soutenu que Baïchi « s’est présenté à l’agence de Koléa après avoir découvert un déficit chez l’ex-Khalifa Bank ».
De son coté, Krissat Abdelaziz, ancien P-DG de l’entreprise nationale des puits et ancien accusé dans la même affaire, a affirmé que l’entreprise avait déposé la somme de 100 millions DA au niveau de l’agence d’El Harrach de Khalifa bank, qui offrait un taux d’intérêt de l’ordre de 10%.
Interrogé sur les raison l’ayant poussé à déposer de l’argent dans la défunte banque privée alors que l’entreprise mère (Sonatrach) ne l’avait pas fait, le témoin a évoqué « une autonomie de gestion », dont jouissait la filiale.
Hassaine Madjid et Hassini Mohand Cherif, deux dirigeants à l’entreprise nationale de l’industrie chimique (SNIC) sise à Lakhdaria (Bouira), ont confirmé que l’entreprise avait placé la somme de 400 millions DA dans le sens ou « l’entreprise enregistrait un excédent financier ».
Les deux témoins ont souligné avoir « tenté de récupérer cet argent par la suite, mais sans succès ».
Pour sa part, Mahdid Mahdi, qui était chargé d’études avant de devenir directeur par intérim au sein du Fonds de garantie du microcrédits (FGMC) entre 2001 et 2003, passé témoin après avoir été accusé, a déclaré que le Fonds « a déposé la somme de 125, 5 milliards centimes conformément à une convention liant les deux parties ».
« La somme déposée n’a pas été récupérée », selon le même témoin. Questionné par le juge Antar Menouar si le recrutement de sa fille à l’agence d’El Harrach constituait s’est fait en « échange » au placement de l’argent du FGMC, le témoin a évoqué « les compétences » de sa fille, titulaire, dit-il, d’un diplôme universitaire.
Le juge a par ailleurs entendu, des témoins qui n’étaient pas des accusés dans la même affaire.
Dans ce registre, Mokrani Mohand Ameziane, en sa qualité de directeur exécutif de la mutualité de la Direction générale de la police nationale, a déclaré que la décision de du transfert des dépôts vers Khalifa Bank avait été prise par le conseil d’administration.
Ce dernier a opté, selon son témoignage, pour des placements dans les banques qui offrait plus d’intérêts.
Le même témoin qui a relevé qu’une somme de 107 millions DA a été déposée dans deux agences (Chéraga et Abattoirs), qui pratiquaient des taux d’intérêts différents sur une durée de deux années, à savoir 12% chez l’agence de Chéraga et 14% chez celle des Abattoirs (Hussein-Dey).
Le témoin ajoute avoir essayé de récupérer les placements, avançant à ce titre le courrier adressé au P-DG de la banque, Abdelmoumene Khelifa en date du 5 mars 2003.
Pour le même intervenant, Djellab Mohamed (ex-administrateur de Khalifa Bank), lui avait conseillé de ne pas « retirer l’argent déposé », lui annonçant, que « la situation allait se normaliser ».