Rien ne laisse présager d’un retour au calme dans la capitale libyenne,
alors que sur le plan politique, c’est le blocage total.
Les combats se poursuivent toujours aux portes de Tripoli entre les forces du Gouvernement d’union nationale libyen dirigé par Fayez As-Sarraj et l’armée de Khalifa Haftar. Alors que ses troupes n’arrivent pas à avancer conformément à son plan de bataille, le maréchal Haftar réaffirme sa détermination à aller jusqu’au bout de sa tentative de conquête de Tripoli. Ainsi, il a donné ordre samedi de relancer une nouvelle offensive contre les positions des forces du GNA, qui s’est traduite selon les médias libyens par de violents combats dans la périphérie de Tripoli. Il n’en demeure pas moins que Khalifa Haftar a affirmé dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français Journal du dimanche : “Pour revenir à une solution politique, il faut d’abord en finir avec les milices”, car, ajoute-t-il, “le problème à Tripoli est d’ordre sécuritaire”. “Tant que des milices et des groupes terroristes y perdurent, il ne peut être résolu.
Il nous a fallu utiliser les moyens militaires pour ouvrir une voie politique”, a-t-il insisté. Il a également souligné que “la solution est de faire régner la paix et la sécurité à Tripoli, d’y ôter le poids que constituent les milices. Si celles-ci rendent les armes, alors il n’y aura même pas besoin de cessez-le-feu”. Dans la foulée, Khalifa Haftar a promis l’impunité à ceux qui se rendent. “Ceux qui acceptent de hisser le drapeau blanc, de rendre les armes et de rentrer chez eux resteront sains et saufs. Ils ne seront pas poursuivis par l’armée et bénéficieront d’une amnistie”, a-t-il assuré. En réponse à Fayez el-Sarraj, qui lui demande de retirer ses troupes, le maréchal Haftar lui rétorque : “Depuis le 4 avril, nous sommes aux portes de Tripoli et nous continuons d’avancer. Ce qu’il demande n’est donc pas très réaliste.” Par ailleurs, il s’en est violemment pris à l’émissaire de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé, qui est devenu, selon lui, “un médiateur partial” dans le conflit libyen.
Rappelons que le diplomate libanais avait averti devant le Conseil de sécurité de l’ONU que les combats opposant près de Tripoli Khalifa Haftar et son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) au Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale pourraient “conduire à la division permanente du pays”. “La partition de la Libye, c’est peut-être ce que nos adversaires veulent. C’est peut-être ce que Ghassan Salamé souhaite aussi”, a déclaré Khalifa Haftar, avant d’ajouter : “Mais tant que je serai vivant, jamais cela ne se produira.” “M. Salamé multiplie les déclarations irresponsables. Il n’était pas comme ça avant, il a changé. D’un médiateur honnête et impartial, il est devenu un médiateur partial. Ce genre de propos révèle qu’il y a une opinion commune chez ces gens-là, qui parlent de partition et de conflits entre tribus. Mais, encore une fois, cette division est impossible car les Libyens resteront unis et la Libye restera un seul peuple. Tout le reste n’est que chimères”, a martelé le maréchal Haftar.
Merzak Tigrine