R.N.
Un nouveau comité d’évaluation technique (CET) a été installé pour statuer sur la délivrance des autorisations d’importation des collections CKD/SKD destinées à l’industrie de l’électroménager et l’électronique, a indiqué hier un haut responsable du ministère de l’Industrie et des Mines.
«Compte tenu de la situation actuelle du pays, un nouveau comité en charge des autorisations d’importation des collections CKD/SKD a été installé au sein du ministère de l’Industrie et des Mines. Il est composé de nouveaux membres expérimentés», a expliqué le directeur général du développement industriel et technologique, Mustapha Hamoudi, dans un entretien à l’APS.
Le nouveau comité traitera les nouvelles demandes d’importation formulées par les entreprises activant dans l’électroménager et l’électronique, mais aussi «les autorisations délivrées, autrefois, par son ancienne composante», a-t-il précisé.
Il a, dans ce contexte, annoncé que les autorisations d’importation (de kits SKD/CKD) en souffrance seront débloquées au fur et à mesure. «Le Comité reprendra rapidement les travaux qui ont été suspendus pour débloquer la situation», a-t-il assuré, ajoutant que «la plupart des producteurs qui connaissent des retards actuellement, avaient des autorisations validées par l’ancien Comité». Pour plus d’éclairage, M. Hamoudi a tenu à faire savoir que le nouveau comité «ne pouvait pas cautionner des décisions prises par d’anciens membres concernant certaines entreprises. Donc, pour plus de rigueur, il a fallu revisiter certaines décisions, même si elles étaient prêtes». Il a rappelé que, pratiquement, la mission du Comité consiste à se rendre aux usines pour examiner leur niveau de production, taux d’intégration, moyens investis et nombre d’employés.
Sur la base de cette inspection un Procès verbal (PV) est établi et remis au ministre du secteur pour validation ou refus de la décision d’agrément, valable pour une année. C’est cette même décision qui permet de bénéficier des avantages octroyées par l’Etat pour l’importation des collections CKD/SKD. Par ailleurs, M. Hamoudi a affirmé que l’industrie de l’électroménager, qui regroupe actuellement 70 opérateurs et a créé, en quelques années, 20.000 emplois directs et environ 60.000 indirects, «demeure» un secteur sur lequel le gouvernement compte s’appuyer dans sa politique de diversification de l’économie. «Ne viendrait pas à l’esprit de quelqu’un de sensé que le ministère de l’Industrie veut bloquer cette activité (électroménager) ni remettre en cause le principe de la promotion et de l’encouragement, dont elle bénéficie de la part des pouvoirs publics», a-t-il confié.
Un nouveau cahier des charges en perspective
M. Hamoudi a, d’autre part, indiqué qu’une réflexion a été engagée pour l’élaboration d’un nouveau décret régissant l’industrie de l’électroménager et électronique en Algérie, ainsi que l’établissement d’un nouveau cahier des charges pour ouvrir de nouvelles perspectives aux entreprises. Qualifiant l’actuel d’ «obsolète», il a expliqué que le futur cahier des charges s’imposait en raison de l’essor «important» que connait désormais cette industrie. «Notre marché était cannibalisé. Une étude, faite en 2004, avait dénombré près d’une soixantaine de marques de téléviseurs vendues en Algérie, toutes importées. Il y avait mêmes des produits électroménagers écoulés sur le marché national, dont le pays d’origine ne possédait même cette industrie sur son sol», a-t-il déploré. Soulignant que les importations des collections CKD/SKD, ainsi que les produits finis de l’électroménager avoisinent les 1,2 milliards de dollars/an actuellement, alors que ceux de la téléphonie mobile s’établissent à une moyenne de 1 milliard de dollar/an, M. Hamoudi a affirmé que depuis l’année 2000, l’Etat a donné plusieurs avantages en matière de droits de douanes aux produits électroménager et électroniques. Citant le cas de la fabrication des téléviseurs où l’intégration nationale était plus aisée, il a expliqué qu’avec le développement de la technologie les téléviseurs, dont épaisseur ne dépasse plus cinq centimètres, arrivent en Algérie en «boîtes fermées», rendant difficile toute implication de la sous-traitance locale.
Selon lui, étant donné que le marché national de l’électroménager est «très réduit» pour contenir autant d’entreprises, le ministère de l’Industrie et des Mines est en train de réfléchir sur «l’ouverture de nouvelles perspectives et la mise en place de procédures permettant aux firmes d’augmenter leur production et d’aller vers les marchés extérieurs». «Une usine comme ENIE, faite pour produire des millions de téléviseurs, n’en produit que 50.000 annuellement, alors qu’on est la porte de l’Afrique et à proximité de l’Europe qui s’approvisionne des pays de l’Europe de l’est et de la Chine, en dépit des grand coûts de la logistique. Donc, notre objectif est d’arriver à permettre à nos plateformes à produire des produits sous d’autres marques internationales et les exporter vers l’étranger», a-t-il expliqué.