Datant d’avant le XVe siècle, le vieux ksar de Mestaoua constitue, en dépit de son état d’abandon et de délabrement, le cœur battant et le socle de l’actuelle ville de Touggourt. Ce site archéologique a, au fil du temps et à l’instar de nombreux autres ksour sahariens, connu le passage de plusieurs civilisations ayant laissé, pour certaines, leur cachet dans le style architectural et urbanistique, et dans la vie socioculturelle de leurs habitants conditionnée surtout par la rigueur du climat saharien.
Le ksar de Mestaoua, où ne subsiste actuellement que quelques rares habitants de la région, en raison de son état de dégradation avancé du fait des interventions irrationnelles et démesurées de la population et des rudes aléas climatiques et naturels de la région, remonte au passage de la tribu Mestaoua, une tribu zénète, qui en a constitué la majorité de sa population. Occupant une place stratégique dans l’ancien plan de défense de la région, au cœur de l’oued Righ, ce vieux ksar, épousant une forme urbanistique circulaire, tout en s’inspirant de la conception islamique, revêt une grande importance historique, notamment depuis le règne de Sidi Ahmed Benyahia, avant de connaître une profonde mue sous le règne des Beni-Djellab qui y ont fondé leur capitale, ensuite tombée entre les mains des forces coloniales françaises. Mestaoua comporte quelques bâtisses accrochées à la vielle mosquée, point nodal de l’antique ville, en plus du marché qui est ceint d’un rempart ouvrant sur l’extérieur par trois grandes portes, Bab Es-salem, Bab-Lebled et Bab-Lakdar.