Ksentini à propos du divorce abusif : «Le code de la famille doit être révisé»

Ksentini à propos du divorce abusif : «Le code de la famille doit être révisé»

 La révision du code de la famille dans ses articles relatifs au divorce «doit impliquer celui du divorce abusif, que ce soit du fait de l’épouse ou de l’époux».

C’est ce qu’a affirmé, hier, le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. «La puissance maritale dont jouit l’homme dans l’actuel code de la famille, et qui lui permet de demander le divorce même sans motif valable, pourrait générer une attitude abusive et ne laisse d’autre choix au magistrat que celui d’approuver le divorce», a estimé M. Ksentini sur les ondes de la Radio nationale.

«La demande de divorce à l’initiative de l’épouse (khul’) est une forme d’abus de la femme à l’encontre de l’homme», a par ailleurs, précisé M. Ksentini. «La femme peut «demander le divorce contre une indemnisation matérielle», a-t-il ajouté avant de souligner que «ce point doit également faire l’objet d’une révision». Soulignant que «les articles favorisant le divorce arbitraire doivent être révisés», M. Ksentini a estimé que ces derniers «ne sont pas honorables» tout en appelant à l’ouverture d’«un atelier de réflexion sur l’alternative». Dans le même contexte, M. Ksentini estime que le principe de la perte du droit de la mère à la garde des enfants en cas de remariage «est une injustice à son égard» car, a-t-il dit, «le même principe n’est pas appliqué à l’homme par la loi», suggérant l’application de l’ancien principe qui confie la garde des enfants à la grand-mère maternelle avant le père. D’autre part, M. Ksentini a évoqué le rapport annuel 2014 sur la situation des droits de l’Homme, à soumettre dans les tous prochains jours au président de la République, soulignant avoir mentionné dans le rapport que «le citoyen algérien fait face à des difficultés au plan social et rencontre au quotidien de gros problèmes d’ordre matériel en grande majorité». Selon le rapport, les droits de l’Homme «souffrent encore de lacunes en dépit de l’évolution positive qu’ils ont connue», a-t-il précisé. Il a imputé les entraves qui empêchent la diffusion de la culture des droits de l’Homme en Algérie à «la bureaucratie administrative et judiciaire contre laquelle il faut lutter» pour l’«édification de l’Etat de droit et l’ancrage de la démocratie». S’exprimant sur les libertés, M. Ksentini a affirmé qu’«elles sont respectées», soulignant «certains incidents simples qui entachent les libertés et auxquels il est important de remédier». Il a rappelé également la nécessité d’«accorder toute la liberté au journaliste sans contrainte aucune et dans le respect de la loi».

F. H.