L’Algérie, un pays à surveiller de près. Cette région est devenue intéressante aux yeux des investisseurs étrangers car elle constitue un bassin de population où la main-d’oeuvre est abondante et où le taux de chômage favorise une main-d’oeuvre à faible coût.
C’est là, la conclusion de l’étude publiée hier, par le groupe français GCL, cabinet de conseil en logistique.
Cette analyse intervient au moment opportun pour le gouvernement algérien qui a pris une batterie de mesures économiques très contestées par le monde des investisseurs nationaux et étrangers.
«Dans un monde où la compétition dépasse les frontières internationales, chaque avantage généré par la chaîne logistique est crucial au succès d’une entreprise», note le rapport.
Plusieurs moyens sont bons pour y arriver et, parmi ceux-ci, les experts dénotent «une forte tendance mondiale vers l’approvisionnement auprès des pays à faible coût (Low Cost Country Sourcing) ou, en d’autres termes, la recherche de sources d’approvisionnement abordables dans les pays émergents».
Le rapport place l’Algérie en très bonne position à l’échelle mondiale en ce qui a trait à l’investissement et à la capacité d’attirer des capitaux.
Cela conforte la position des officiels algériens qui ont minimisé les risques de voir les investisseurs déserter le pays suite aux dispositions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 ou encore celles prises dans la loi de finances 2008. «Busness is Busness».
Les puissances économiques, à la faveur de la crise mondiale, ont modifié «leurs critères en terme d’investissements à l’étranger».
En somme, les régions de l’est et du sud de la Méditerranée arrivent en deuxième position à l’échelle mondiale en ce qui a trait à l’investissement et à la capacité d’attirer des capitaux.
Le rapport cite notamment la Turquie, le Maroc, l’Égypte. «Le revenu moyen du Maroc, 10.000 dollars en moyenne, est un indice intéressant des possibilités qui s’offrent à des entreprises à la recherche d’économies d’échelle».
Par contre, le Bassin méditerranéen n’attire pas seulement à cause de sa main-d’oeuvre.
La récente poussée des infrastructures portuaires de la région du détroit de Gibraltar permet maintenant aux entreprises desservant l’Europe et l’Afrique d’optimiser leurs opérations en s’installant à proximité des terminaux portuaires.
La première place est accordée à la Chine. Pour certaines entreprises, la solution de s’approvisionner en Chine représentait un coup de génie au début du XXIe siècle.
Le faible coût de la main-d’oeuvre et l’absence notable de contraintes syndicales permettaient de réduire les coûts d’approvisionnement et de production et de générer d’énormes économies.
Parmi les pays qui démontrent un potentiel intéressant, on note le Brésil. Ce pays offre un accès le long de ses côtes et permet d’exporter ses produits vers l’Union européenne, importateur majeur des produits brésiliens.
Son réseau de transport offre des opportunités de transport intermodale intéressantes, soit par voie routière (47%), maritime (28%) ou ferroviaire (25%).
Cependant, il reste à ce pays à développer ses infrastructures afin d’arriver à soutenir le taux de croissance du pays à moyen terme.
Les infrastructures sont aussi en pleine croissance dans certains pays de l’Europe de l’Est comme la Roumanie, la Bulgarie et l’Ukraine.
Ces trois pays jouissent d’un positionnement géographique leur permettant de gérer les opérations de transport et de distribution entre la Chine et l’Europe.
Les loyers représentent en moyenne 20% du coût dans les grandes régions européennes comme la France.
Par ailleurs, plusieurs parcs logistiques sont situés en bordure des autoroutes et sont très attirants pour les entreprises étrangères.
En résumé, note le rapport, les opportunités de développement dans des pays émergents attirent de plus en plus certaines entreprises.
«Il faut être « capable » de bien analyser les coûts globaux et les gains potentiels à réaliser avant même de penser à suggérer une destination», conclut-il.
Achira MAMMERI