Les Emirats Arabes Unis(EAU) affichent ces der- nières semaines leurs intentions de développer et intensifier leurs investissements en Algérie.
Coup sur coup, et en l’espace d’une semaine, des responsables émiratis confirment leur volonté de réaliser des projets d’investissements en Algérie.
Après «la douche écossaise» de 2007 et les milliards de dollars d’investissements annoncés dans l’immobilier et le tourisme grand standing, mais qui ne sont pas venus, les deux parties en sont revenues à du concret.
Mardi à son arrivée à Alger pour coprésider la 8eme session de la commission mixte algéro-émiratie avec le ministre algérien des Finances Karim Djoudi, le ministre émirati de l’Economie, M. Soltane Ben Said El Mansouri, a confirmé les articles de presse sur le «grand retour» des investisseurs de ce pays du Golfe. Le ministre émirati a ainsi déclaré à son arrivée dans la capitale algérienne que son pays «envisageait la réalisation de projets d’investissement en Algérie, notamment dans les domaines de l’industrie et du tourisme. »
Nous sommes très intéressés par l’investissement dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie et le tourisme», a-t-il précisé. Il ciblera ainsi les deux secteurs où les investisseurs de son pays comptent lancer des projets en Algérie. Cette 8è session, sera en fait une occasion pour les deux parties de tracer la voie à un partenariat stratégique entre les opérateurs des deux pays.
En fait, et nonobstant une certaine tiédeur au moment de la conclusion des contrats discutés de part et d’autre, presque tous les secteurs d’activité intéressent les investissements des Emirats. Certes, la bonne entente (politique) entre les deux Etats, outre les amitiés de longue date entre les responsables émiratis et le président Bouteflika particulièrement sont de nature à lever beaucoup de barrières pour le développement des relations économiques entre les deux pays.
La période des hésitations semble apparemment révolue, comme ces 12 milliards de dollars d’investissements promis en Algérie et puis rien. Aujourd’hui, les choses semblent aller dans la bonne direction, et la multiplication des visites de responsables émiratis en Algérie plaide au moins pour la disparition de tous les nuages qui obscurcissaient l’avenir économique entre les deux pays. Au début du mois, la visite à Alger du ministre du Développement économique du gouvernement d’Abou Dhabi, M. Nacer Ben Ahmed Al Souid, avait levé le voile sur cette volonté des investisseurs émiratis de prendre pied sur le marché algérien. Il a notamment annoncé que l’investissement en Algérie dans le secteur agricole, le dessalement de l’eau de mer, et l’électricité intéresse les émiratis.
Le ministre de l’émirat d’Abou Dhabi, un des sept émirats que compte ce riche pays du Golfe, aura ainsi confirmé ce retour des hommes d’affaires de son pays en Algérie où plusieurs secteurs à forte valeur ajoutée sont dans leur agenda.
Energie, routes, ports, aéroports, tourisme, hôtellerie de luxe, services, transports, et industrie agroalimentaire sont les grands créneaux stratégiques, qui intéressent les hommes d’affaires et les fonds d’investissements émiratis.
Mais, pour cela, il faut un cadre réglementaire, et c’est M. Hamid Temmar, ministre de l’Industrie en charge des investissements, qui s’en charge, notamment en suggérant la création d’un conseil d’affaires algéro-émirati, et une coordination permanente entre la Chambre de commerce et d’industrie d’Abou Dhabi et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI).
Pour les investisseurs émiratis, c’est pratiquement le tapis rouge qui est déroulé en la circonstance. Des sommes importantes, en tout cas moins que les 20 milliards annoncés à l’orée 2014, seraient investies dans plusieurs créneaux en Algérie, où les émiratis savent qu’ils auront toutes les facilités pour faire fructifier leurs business, même si pour le moment leurs investissements restent modestes.
Yazid Alilat