La Banque d’Algérie corrige la BM les reserves de changes seront superieures à 60 milliards de dollars 2018

La Banque d’Algérie corrige la BM les reserves de changes seront superieures à 60 milliards de dollars 2018

eco.jpgDans une note parue au mois de juillet, la Banque mondiale a prévu une baisse de l’ordre de 60 milliards de dollars des réserves de changes de l’Algérie.

La Banque d’Algérie démonte les prévisions de l’institution de Bretton Woods. Elle avance des arguments en béton. «Le niveau des réserves à fin 2018 sera nettement supérieur à celui annoncé par la BM, notamment en raison des effets de la consolidation budgétaire et de l’impact de celle-ci sur les comptes extérieurs et, corrélativement, des réserves de changes», souligne un communiqué de la Banque d’Algérie rendu public le 14 août. Dans une note parue au mois de juillet, la Banque mondiale a prévu une baisse de l’ordre de 60 milliards de dollars des réserves de changes de l’Algérie. «Les réserves totales ont chuté de 194 milliards de dollars en 2013 à un montant estimé à 108 milliards de dollars en 2016 et devraient se réduire davantage, à 60 milliards de dollars, en 2018», pouvait-on lire sur son site. Faux.

«Le rapport de la Banque mondiale (BM) sur la région Mena situant le montant des réserves de changes de l’Algérie, à l’horizon 2018, à 60 milliards de dollars paraît quelque peu alarmiste et ne reposant pas sur des hypothèses probantes», a indiqué l’institution financière dirigée par Mohamed Loukal. Ce montant «est donné sans aucune autre précision sur les principales hypothèses sur lesquelles se fondent les économistes pour établir ce type de projection», a ajouté la même source. La projection de la BM situant les réserves de changes en 2018 à 60 milliards de dollars «fait l’impasse sur les évolutions prévisibles des différents indicateurs déterminant l’évolution des réserves de changes de l’Algérie», fait remarquer le document de la Banque d’Algérie. Tout se passerait donc comme si la situation se figeait, voire se détériorait. Comme si les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la dégringolade des prix du pétrole qui ont certes impacté la trésorerie du pays, mais pas au point de la rendre exsangue, seraient inefficaces. Un pari sur l’avenir qui a pourtant été salué par la BM et la BAD qui ont confirmé la robustesse de l’économie nationale. Dans leurs rapports respectifs, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont affirmé que l’Algérie connaîtra une croissance en hausse constante en 2016. Alors que le chef de mission du FMI pour l’Algérie a mis en exergue, tout récemment, le bien-fondé des réformes engagées par le gouvernement pour la mise en oeuvre d’un nouveau modèle de croissance économique.

«L’Algérie avait réussi à absorber le choc pétrolier grâce aux volants de sécurité en place sous forme d’épargne budgétaire, de réserves internationales et d’un faible niveau d’endettement», a-t-il indiqué dans un entretien accordé au blog du FMI. Jean-François Dauphin a souligné que l’Algérie se trouve devant une «occasion exceptionnelle» pour passer à une croissance durable et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Les chiffres de la Banque d’Algérie confirment la résilience de l’économie nationale, soulignée très justement par l’institution dirigée par Christine Lagarde. Les importations baissent: elles ont chuté de 11,8% (de 59,7 à 52,7 milliards de dollars), soit 7 milliards de dollars en moins, en 2015 par rapport à 2014. Cette courbe baissière s’est poursuivie au premier semestre 2016 avec une diminution de 11,2% par rapport à la même période, tandis que les exportations d’hydrocarbures croissent au moment où les prix du pétrole sont à près des 47 dollars à Londres. Une donne qui doit inciter la BM à apporter des correctifs à sa vision de l’économie algérienne.