La banque du Vatican soupçonnée de blanchiment d’argent

La banque du Vatican soupçonnée de blanchiment d’argent

La justice italienne soupçonne l’Institut des Oeuvres Religieuses (IOR), la banque du Vatican, d’être impliqué dans des opérations de blanchiment d’argent et le parquet de Rome a ouvert une enquête, écrit mardi le quotidien La Repubblica.

L’Institut des Oeuvres Religieuses, qui gère les comptes des ordres religieux et des associations catholiques, est une structure bénéficiant de l’extraterritorialité accordée à l’Etat pontifical, donc non tenue de respecter les normes financières en vigueur pour les établissements italiens.

Selon La Repubblica, dix banques italiennes, dont les plus grandes comme Intesa San Paolo et Unicredit, sont également dans le collimateur des magistrats. La justice a découvert que la banque vaticane gérait des comptes auprès des établissements italiens sans nom de titulaire, identifiés uniquement avec le sigle IOR.

Sur un de ces comptes, découvert en 2004, «environ 180 millions d’euros ont transité en deux ans», écrit la Repubblica. «L’hypothèse des enquêteurs est que des sujets ayant leur résidence fiscale en Italie utilisent l’IOR comme paravent pour cacher différents délits, comme la fraude ou l’évasion fiscale», précise le quotidien.

Il y a moins d’un an, l’IOR a changé de patron avec la nomination au poste de président d’Ettore Gotti Tedeschi, représentant en Italie du groupe espagnol Santander, en remplacement d’Angelo Caloia.

Ce dernier s’était rendu célèbre par sa phrase: «Si l’argent est l’excrément du diable, nous, les chrétiens, nous devons réussir à le transformer en bon engrais». L’institut a fait la Une de la presse avec la faillite, en 1981, de la banque italienne privée Banco Ambrosiano, dont l’IOR était le principal actionnaire.

La Banco Ambrosiano avait laissé un trou de 1,4 milliard de dollars dans ses caisses et de 250 millions de dollars dans les caisses de l’IOR, dirigé à l’époque par l’archevêque américain Paul Marcinkus, mort en février 2006.

L’IOR est depuis sous la coupe d’une «Commission cardinalice de vigilance», un groupe de cinq cardinaux nommés par le pape, qui comprend aujourd’hui l’actuel numéro deux du Vatican, le cardinal-secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, ainsi que son prédécesseur Angelo Sodano .