La Banque mondiale a révolutionné son analyse de l’économie algérienne en intégrant les données de lumière nocturne (NTL), captées par des images satellite. Cette approche novatrice complète les données économiques traditionnelles et offre un aperçu précis et actuel de l’activité économique, en mettant en lumière les zones pétrolières et gazières.
En exploitant les NTL, la Banque mondiale comble les lacunes temporelles des données économiques, permettant une estimation quasi en temps réel du PIB, crucial dans un pays où les informations disponibles datent souvent du quatrième trimestre 2022.
L’analyse détaillée révèle qu’une distinction nette entre les activités hors hydrocarbures et celles liées à ces ressources. Cette méthodologie innovante, disponible gratuitement via des plateformes comme celle de la NASA, a été utilisée pour évaluer l’impact de la crise du Covid-19 dans plusieurs villes, y compris Alger, Oran et Constantine.
Cependant, malgré son utilité, l’ampleur du secteur des hydrocarbures en Algérie pose des défis supplémentaires pour une interprétation précise des données NTL. La Banque mondiale met à disposition un guide pour permettre aux chercheurs et analystes d’utiliser ces données de manière indépendante, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour une compréhension approfondie de la croissance régionale et de l’économie algérienne.
Les lumières révèlent l’Économie : Focus sur les hydrocarbures
Les lumières émanant des sites pétro-gaziers se révèlent être de précieux indicateurs de la vitalité économique algérienne. Ces lumières, visibles notamment autour des champs pétroliers et gaziers majeurs comme Hassi Messaoud et Hassi R’mel, offrent des informations cruciales.
L’analyse détaillée révèle que les activités liées aux hydrocarbures et non hydrocarbures doivent être étudiées séparément. Les experts de la BM expliquent leur méthodologie en isolant les données NTL associées au torchage du gaz, permettant ainsi une analyse précise des activités.
Les lumières mensuelles, notamment celles issues du torchage du gaz, expliquent une part substantielle de la production de pétrole brut et de gaz naturel. De plus, en intégrant les torches des usines de raffinage du pétrole et de liquéfaction de gaz, les NTL expliquent une grande partie de la valeur ajoutée réelle trimestrielle des hydrocarbures.
Pour les activités hors hydrocarbures, l’utilisation des lumières non flamboyantes dans les grandes régions d’Algérie permet d’estimer une part considérable du PIB réel. Une augmentation de 1% des NTL correspond ainsi à une hausse de 0,5% du PIB hors hydrocarbures.
Croissance et tendances régionales
L’approche par satellite a permis d’analyser le taux de croissance moyen du PIB hors hydrocarbures sur plusieurs années, révélant des tendances régionales significatives. Des régions autrefois moteurs de la croissance se sont transformées, soulignant une reconfiguration économique notable.
La crise liée à la Covid-19 a également laissé son empreinte, impactant différemment les régions économiques du pays. Cependant, certaines régions ont montré une reprise plus rapide de leur activité économique, offrant ainsi des perspectives prometteuses.
En conclusion, la fiabilité de ce modèle basé sur les données NTL se révèle cruciale pour les décideurs politiques, les entrepreneurs et les investisseurs. Cette approche permet de fournir des estimations de croissance du PIB en quasi temps réel, indiquant une solide croissance hors hydrocarbures en 2022, persévérant jusqu’aux neuf premiers mois de 2023 avec une estimation de croissance de 4,5% sur un an.
Cette révolution dans l’analyse économique par la Banque mondiale offre un nouvel éclairage sur l’économie algérienne, ouvrant ainsi de vastes horizons pour une compréhension plus fine et actuelle de son dynamisme économique.