La Belgique a accompli sa mission première en accédant aux huitièmes de finale. Mais la qualité de jeu proposée est loin du niveau attendu, au regard des pépites qui composent le groupe de 23.
Oui, la Belgique est déjà qualifiée pour les huitièmes de finale. Oui, la Belgique a emporté ses deux premières rencontres. Mais non, la Belgique n’a pas convaincu ni honoré son statut d’outsider au sein de cette Coupe du Monde au Brésil. La faute à deux prestations médiocres dans l’ensemble, sauvées par le résultat final positif. Avec un point commun entre les deux rencontres : un manque de mouvements collectifs assez flagrant. La ligne d’attaque belge, qui compte de nombreux joueurs de talent (Hazard, De Bruyne, Lukaku, Mertens, Mirallas, Chadli), est loin de séduire. Hormis Mertens lors de son entrée en jeu contre l’Algérie et sa première période contre la Russie, les ailiers ne font pas de différence, aucun ne vient tenter de faire le lien dans les intervalles. Tout reste désespérément figé et il faut alors s’en remettre à des exploits individuels.
Clairement, la responsabilité du sélectionneur Marc Wilmots est à souligner. Sa pirouette face aux médias après la prestation face à l’Algérie (pour résumer, il avait prévu le scénario de la rencontre et savait que les remplaçants feraient la différence en fin de rencontre) ne peut pas l’exonérer de la faiblesse du jeu collectif proposé et de l’apathie offensive. Pas de mouvements, peu de permutations, des joueurs sans solution qui multiplient les touches de balle et les passes entre défenseurs, le spectacle proposé est en deçà du niveau général de cette belle Coupe du Monde. Il faut alors s’en remettre aux inspirations personnelles des éléments offensifs.
Hazard et Lukaku décevants
Et là encore, c’est une déception. On attendait Hazard, brillant avec Chelsea cette saison ? C’est Mertens qui amène le plus de percussion et qui crée le plus de situations dangereuses. L’accélération et la passe décisive de Hazard contre la Russie sauve son match certes, mais il ne faut pas oublier les 85 premières minutes indigentes livrées et cette drôle d’impression qu’il n’est pas impliqué dans le jeu des siens. « J’essaie de faire la différence et comme souvent, c’est à la fin du match que je fais la différence. C’est la preuve que je suis prêt. Mais c’était un match compliqué. On n’a pas fait un bon match, on a bien joué que dix minutes. Ils étaient fatigués en fin de match. C’est pour ça qu’on a fait la différence », a-t-il déclaré après le match. En grand joueur qu’il est, il a su trouver la faille et offrir un ballon en or à Origi, mais il est loin du niveau attendu.
Que dire également de Romelu Lukaku, transparent et remplacé au cours des deux rencontres ! Dépassé physiquement, un ton en dessous techniquement, il traîne sa peine sur les terrains brésiliens. Rappelé par Wilmots après 57 minutes hier, il n’a pas pu retenir sa colère au moment de s’asseoir sur le banc. « Lukaku ? Je comprends sa réaction. J’ai aussi été attaquant et je sais que ce n’est pas gai d’être remplacé deux fois de suite. Ce n’est pas un problème. C’est naturel qu’il ne soit pas content de s’asseoir sur le banc après 57 minutes », a évacué Wilmots après le match.C’est donc Divock Origi, le joueur de Lille âgé de 19 ans, qui se mue en alternative crédible à un poste qui n’est pas le sien en club. La preuve que la Belgique dispose de formidables ressources dans son groupe de 23. Mais aussi que tout ne fonctionne pas aussi bien que prévu pour la sélection de Marc Wilmots.